Dans quel monde vivons-nous désormais demandait un éminent professeur à ses étudiants en journalisme ?
Celui des autoroutes de l’information sur lesquelles se croisent info, intox, infox, fake-news…, manipulations, déformations, mensonges !
Contradictoires, sorties de leur contexte ou parfois mensongères, les informations balancées sur les réseaux ne sont pas analysées par manque de temps, de moyens ou de volonté de le faire, faisant passer au second plan l’exigence de vérité dans le débat public au profit des émotions et des sensibilités. Nous y sommes : post-vérité !
Dans « le gouvernement des émotions et l’art de déjouer les manipulations », Pierre Le Coz écrit : «Polémiques, faits divers, images-choc, voyeurisme, micro-trottoir, téléréalité. À l’ère du multimédia, nous assistons au triomphe de l’émotion. Le pouvoir médiatique s’impose en faisant vibrer la sensibilité au rythme haletant de stimulations sonores et visuelles qui produisent une véritable addiction collective aux émotions.
Le pouvoir politique joue sur les mêmes ressorts. S’il est vrai que l’émotion est le cheval de Troie de la manipulation, cette débauche d’excitations sensorielles soulève des enjeux éthiques majeurs. Quand nos émotions sont dévoyées, ce sont nos jugements de valeurs qui se trouvent pervertis.»
POST-VÉRITÉ :
L’expression apparue pour la première fois voilà 15 ans dans l’ouvrage de Ralph Keyes (The Post-Truth Era) est reprise en 2016 dans le célèbre dictionnaire d’Oxford qui en fait même son Mot de l’année et le définit comme un adjectif qui fait référence « à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles ».
Intégré en 2017, dans le Petit Larousse, le terme post-vérité décrit une situation dans laquelle il est donné plus d’importance aux émotions et aux opinions qu’à la réalité des faits.
Exemple fréquemment cité pour illustrer l’émergence de l’ère post-vérité : la déclaration de Colin Powell (général et secrétaire d’Etat américain) le 5 février 2003 à l’ONU, où il apporte des «preuves» (reconnues comme fabriquées par la suite) de la production d’armes de destruction massive par l’Irak.
La notion de post-vérité s’appuie sur l’idée selon laquelle il est plus facile de façonner et d’infléchir l’opinion publique en jouant sur les émotions et la démagogie que de s’appuyer sur des faits avérés.
Elle est souvent utilisée pour caractériser certains populistes et manipulateurs faisant appel à l’émotion, en ignorant les faits, mais surtout pour montrer l’influence des réseaux sociaux et d’Internet sur l’opinion nationale.
Cette « ère de post vérité » correspond au développement paroxysmique du marketing politique consistant à substituer aux faits et à l’argumentation la manipulation des émotions pour façonner l’opinion publique. Dans le cadre d’une société du spectacle, comme la nôtre, le débat devient un spectacle, un show, un one man’s show, une corrida où un flibustier arnaque sous ovation le public. Sans aucun contradicteur en face, le mensonge irradie tout le tissu politique et empoisonne l’opinion nationale.
CELLE DE JUDAS…
Quel crédit peut-on apporter à un comédien d’homme politique qui raconte seul sa vie devant une caméra sans aucun éventaire ? On ne peut alors que sourire lorsque l’on voit un certain nombre d’hommes politiques pointer du doigt la prétendue corruption des autres pour espérer voir amnistier leurs turpitudes et leurs forfaitures !
Ainsi donc, Soumeylou Boubèye Maïga (SBM), ancien Premier ministre et plusieurs fois ministre dans des gouvernements, ancien Directeur de la Sécurité d’État (SE) pense pouvoir faire croire au père noël avant l’heure ! Il faut qu’il ait eu sacrement de frayeurs pour monter contre lui-même une telle cabale !
Ah les bons vieux temps des montages et des manipulations où le Sage du mandé désignait les coupables et le grand manitou se faisait bon Prince doivent-ils lui manquer !
Mais tout Judas qu’il est SBM doit savoir que les temps ont changé, qu’à l’heure décrite ci-dessus tout se sait et tout est vérifiable. Donc se faire passer comme une victime expiatoire ne peut prospérer, à plus forte raison comme Jupiter qui en imposerait à une Olympie pervertie par une corruption et tourmentée par une sordide affaire de 700 milliards !
A moins que SBM ne se reproche quelque chose dans cette fumeuse affaire des 700 milliards détournés sur 12 ans (2005-2017) et qu’il ne veuille, par précaution, un écran de fumée pour tenter d’échapper à Malick !
Si tel est le cas (en tous les cas jusqu’ici on n’a pas eu de réaction à l’article de l’Inter de Bamako sur les réseaux sociaux), il faut se désespérer une fois de plus de cet homme auquel le président IBK avait investi toute sa confiance et qui s’est par la suite se révéler être un voleur, un menteur, et un trouillard d’homosexuel. Comment un homme comme lui (SBM) veut prétendre être le Président d’un pays aussi ethnique comme le Maliba ?
Décortiquons la post-vérité de Judas :
-En effet, en laissant dire et écrire que son passeport avait été bloqué par le procureur du Pôle Économique et Financier, SBM reconnaît qu’il a eu maille à partir avec la justice dans une affaire en lien avec la corruption et la délinquance financière.
Donc, implicitement, il reconnaît, en tous les cas, laisse dire et acter qu’il est un voleur (on parle à ce sujet du contrat avec Bigtogo, l’ancien ministre ivoirien, des Immeubles construits en un an…).
-En pantalonnant pour dire que son passeport lui a été remis après la découverte lors d’un de ses voyages en Asie d’un « compte bancaire appartenant à une haute personnalité du pays contenant un trésor de guerre de 700 milliards de francs CFA », SBM tente de nous envoyer dans un récit d’Ali Baba et les 700 milliards ou quoi ?
La post-vérité de Judas est par ailleurs un florilège de mensonges et de manipulations grotesques :
-En laissant dire qu’il a enquêté en Asie et découvert en compte bourré de milliards, Sbm ment. Il n’a effectué aucun voyage récemment en Asie en tout cas pas depuis qu’on parle de cette fameuse affaire de 700 milliards. Il a été en Suisse, France, Algérie, Sénégal, en RCI, et Guinée Bissau. Mais pas en Asie.
-En faisant référence à 700 milliards, le spécialiste de la manipulation se dévoile. Les 700 milliards sont la somme de différentes missions de contrôle étalées sur 12 ans (2005-2017). Donc ce n’est pas de l’argent volatilisé en quelques mois qui s’est baladé de compte en compte pour se retrouver dans quelque part en Asie ! Et SBM, le sait. Le scandale a éclaté quand il était encore à la Primature. Ce sont les bailleurs de fonds qui ont audité et mis à jour ce détournement et exigé la réaction du gouvernement.
Chef du gouvernement, il n’a pu donner aucune suite à la demande des partenaires. Pourtant, vis-à-vis de ceux-ci, SBM encore PM s’était engagé à fournir une réponse écrite à l’étude et s’est déclaré disposé à examiner le cadre institutionnel des organes de contrôle et de surveillance. Il ne l’a pas fait jusqu’à son éjection.
-En faisant référence à une haute personnalité, Sbm fait dans la post-vérité. Parce qu’il sait que ce n’est pas vrai, mais le mensonge pourra alimenter l’émotion. Sinon qui est « cette haute personnalité du pays » imaginaire dont il invente et qui serait restée haut perché de 2005-2017 ? En tous les cas pas IBK !
Parce que Boubèye sait plus que quiconque que le divorce entre le Rpm et ATT est intervenu à partir de juin 2005 et qu’à partir de décembre 2007, IBK était devenu simple député comme il y en avait 147 autres. Mieux IBK a fait sa déclaration de biens, tout est traçable.
– Au lieu de communiquer le montant de son compte à l’intéressé qui ne peut ignorer ce qu’il a, pourquoi SBM n’a pas en bon et honnête citoyen communiqué les références et montant de ce fameux compte à 700 milliards au pôle Économique et Financier qui lui cherche des poux sur la tête ? C’est cela son devoir, tout citoyen doit dénoncer les crimes et délits dont il a connaissance. En ne le faisant pas, il se rend coupable de non dénonciation et d’entrave à la justice.
-Pour faire croire et perpétuer toujours le mythe du superflic qui est au courant de tout, SBM laisse dire et écrire qu’au cours d’une virée secrète en Asie, il a pu découvrir qu’une haute personnalité du pays y détient un compte à 12 chiffres.
-SBM veut-il faire croire qu’en Arabie Saoudite et au Qatar, il n’y a point de secret bancaire et qu’il suffit de se pointer dans une banque et dire que je suis ancien Premier ministre du Mali pour qu’on communique tous les comptes et leurs soldes ! 700 milliards même en francs CFA ça représente quand même un paquet de dollars ! Or, quand on a un paquet de dollars dans une banque, il est quand même un peu protéger là.
Les Maliens sont certes crédules, ils ne sont pas bêtes à avaler tout.
-La vérité, c’est que SBM a décidé de donner l’assaut à son ancien bienfaiteur. De manière dubitative, il fait croire que les 700 milliards détournés en 12 ans sont tombés dans le compte d’IBK. Lui, Boubèye qui est au courant de tout à découvrir cela. Donc, l’épouse de ce dernier, « Mme Keïta Aminata Maiga, aurait intercédé auprès des juges anti-corruption afin de remettre à SBM son passeport ». Du n’importe quoi ! IBK a affirmé et à ce jour il n’a pas été démenti qu’il n’a jamais interféré dans une affaire de justice. Peut-on imaginer un seul instant l’épouse de cet homme oser se permettre de donner des instructions à la justice ? Tanti Ami te a yafa !
En fait la post-vérité qui traduit une fuite en avant peu louable de celui qui se proclame Tigre c’est que SBM est un Tigre effrayé qui veut se venger par la ruse comme à son habitude mais aussi par le mensonge et la couardise. Le Pédé laisse délibérément l’infox circuler dans l’espoir de salir et le président IBK (qui cacherait un compte bourré de milliards en Asie !) et discréditer le Pôle Économique qui serait aux ordres de sa femme ! Voici la loyauté d’un homme auquel IBK avait confié le pays et même sa vie !
Objectif politique recherché qui ne souffre d’aucun doute : la victimisation. Comme ça quand on va le cravater, il va faire dire par ses thuriféraires : c’est parce que j’ai donné l’affaire du compte à 700 milliards que le pôle Économique aux ordres de Mme IBK m’a arrêté.
Sauf que cette affaire semble cousue de fil blanc ! Car aucune haute personnalité n’a de compte en Asie, Mme Keita n’a jamais intervenu dans une affaire publique à plus forte raison judiciaire et au pôle Économique, il n’y a pas et il n’y aura pas de marchandage. Sinon comment expliquer que plusieurs proches d’IBK et de son régime croupissent aujourd’hui en prison ? Comme J. Jaurès disait « Les illusions s’évanouissent, les habilités s’effacent seule la vérité reste ».
Don ka Djian ka a se bali tè.
Wait and see Mali.
Sibiri Samaké.
info-matin