Depuis l’arrestation à l’aéroport international Président Modibo Keïta Bamako- Sénou, le 10 juillet 2022, des quarante-neuf (49) soldats ivoiriens que Bamako accuse de mercenaires, les discussions vont bon train. Du simple Malien lambda aux intellectuels chevronnés, en passant par des universitaires et des animateurs de radio et de télé, des politiques et surtout des réseaux sociaux, chacun y met son intelligence pour agrémenter le débat. La question que nous ne pouvons-nous empêcher de poser est de savoir pourquoi tous ces bruits autour d’une question qui relève de la sécurité nationale ?
Il n’est un secret pour personne que notre pays vit aujourd’hui une des périodes les plus difficiles de son histoire. De l’insécurité généralisée à la situation économique aux aguets et un climat politique en déconfiture, il est clair que notre pays se trouve à la croisée de chemin.
Depuis plus d’une dizaine d’années, nous sommes à la recherche d’une porte de sortie. Si avec la rectification de la transition nous semblons trouver un peu le bout du tunnel, il nous paraît aujourd’hui plus qu’urgent mais nécessaire que nous fassions l’union sacrée autour de notre patrie commune pour sauver ce qui pourrait l’être au lieu de nous enliser dans des débats stériles parfois mêmes contre productifs. Car, c’est l’existence même de notre nation qui se trouve être en jeu.
L’affaire dite des quarante-neuf (49) présumés mercenaires est plus qu’une affaire d’État mais une affaire entre État, de notre point de vue, elle doit être traitée comme telle. Les débats de rue ou d’université ne feront qu’empirer une situation déjà délétère. Il s’agira pour nous de faire confiance à nos autorités et surtout de saluer la bravoure de nos forces de sécurité qui ont pu dénicher ces intrus de leur coquille.
Toutefois, ceux qui n’arrivent pas à admettre l’évidence à tort ou à raison, nous leur concédons cette prise de position, nous admettons que c’est de leur plein droit. Mais nous nous permettons de leur poser un certain nombre d’interrogations, à savoir: quel intérêt auront-elles nos autorités à inventer une telle histoire pour augmenter leur charge déjà trop insupportable ?
Elles n’ont pas fini avec les crises qui l’opposent non seulement à la communauté internationale à travers la France et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) mais à la classe politique et également la situation sociale qui est une bombe à retardement, nous nous demandons pourquoi voudront-elles en rajouter une autre ?
En tout état de cause, nous osons penser que si ces militaires avec leurs armes parvenaient à échapper à la vigilance des responsables sécuritaires, nous n’allions pas eu ce temps de tergiverser et de s’enliser dans des débats stériles. Une chose est sûre, de par leur manière de fouler le sol de notre territoire, c’est que ces gens, peu importe d’où ils viennent, ne sont pas venus chez nous pour le tourisme. Peu importe qu’ils soient des soldats réguliers d’une armée ou mercenaires ou autres choses, il est évident pour tout esprit normal que ceux-ci ne sont pas des enfants de bon cœur. Alors, nous pensons que nous ne pourrons pas être mieux informés que nos services de renseignement. Ainsi, si les suspects sont interpellés, à notre humble avis, il revient aux autorités en charge de notre sécurité d’y faire face sans passion mais aussi sans état d’âme.
Donc, il serait très sage pour nous de laisser les professionnels gérer une situation qui ne relève de leur seul ressort. Ainsi donc, il revient à elles de faire face à la situation avec conscience et responsabilité.
Daouda DOUMBIA
Source: Inter De Bamako