Vendredi 9 mars 2018 restera gravé dans la mémoire des habitants de Tadiana dont le chef de village a été arrêté. Cette arrestation par la gendarmerie de Faladiè est intervenue suite à une affaire de parcelle. Toute la population s’est mobilisée pour lui venir en soutien. Les forces de l’ordre passent à tabac les villageois devant la gendarmerie. Deux habitants sont blessés. L’affaire s’est transportée au tribunal.
Tôt le matin de ce vendredi, les gendarmes arrivent dans le village de Tadiana lourdement armés pour arrêter le chef de village, explique un habitant de ladite localité. Ensuite, ce dernier est incarcéré à la gendarmerie de Faladiè. Les habitants du village se mobilisent. Cap, la gendarmerie pour réclamer la libération sans condition de leur chef de village. Cette scène se tourne au drame. Pendant que les habitants s’efforcent de pénétrer l’intérieur de la cour, les forces de l’ordre tirent des gaz lacrymogènes sur la population et frappent deux jeunes à sang. Les deux blessés sont évacués directement dans une clinique à Faladiè.
Arouna Coulibaly habitant du village de Tadiana explique les débuts de cette mésentente qui existe depuis 10 ans : « Je suis venu dans mon champ. Je vois des géomètres plantant des bornes. Je leur ai fait savoir que les bornes seront déterrées par l’ensemble des villageois. » De là, l’acheteur dont les habitants ont voulu taire le nom a sollicité que les vieux du village viennent le trouver dans la brousse. Les habitants ont montré un refus catégorique.
Suite à cela, le fils du chef de village de Toya conduit des gendarmes vers le village de Tadiana afin d’exiger au chef de village, Issa Yiriba Coulibaly, de livrer quatre personnes jugées être responsables de la vente illégale de terre d’autrui, d’un autre village. Elles sont: Bablé coulibaly, Bakari Coulibaly, Yiricoro Samaké et Arouna Coulibaly. L’homme de Toya a été battu par les habitants de Tadiana. C’est ce qui a conduit à l’arrestation du chef de village, Issa Yiriba Coulibaly, ce vendredi 9 mars.
Cette querelle de parcelle tire ses sources à Douba. Dans ce village, « les habitants de Toya ont abattu plus de 713 arbres ». De cette affaire, ils se tournent vers Tadjana où ils vendent plus de 160 hectares à une agence de Bamako afin de gagner de l’argent. « Cela était nécessaire à leurs yeux pour gagner le jugement contre les habitants de Douba qui les avaient convoqués au tribunal de Faladiè», nous laisse entendre un habitant.
Ce village périphérique de Tadiana est à la base de cette vente. À prendre ce nom au pied de la lettre, il signifierait en français « rester ici ». Un habitant nous confie : « C’est nous qui avons installé ce village là où il se trouve. C’est la raison pour laquelle, il se nomme Toya qui est un mot bambara signifiant en français, restez ici. »
La vente illégale de parcelles est l’affaire la plus sollicitée par les habitants du village de Toya. Douba, Niana, Tadiana, Tadianabougou, sont les quatre villages qui sont tous victimes des magouilles des habitants de Toya.
« Nous ne sommes pas venus pour nous battre, mais pour qu’ils libèrent seulement notre chef de village. Tant qu’ils ne le libèrent pas, nous aussi resterons ici », affirme Arouna Coulibaly. Les habitants des quatre villages étaient tous devant le tribunal. Ils ont loué des véhicules pour cela. Femmes, jeunes, enfants et vieux sont tous au rendez-vous. Ils ne réclament rien d’autre que la justice leur soit rendue en libérant leur père, ami et frère, Issa Yiriba Coulibaly, chef de village de Tadiana.
Affaire à suivre…
Fousseni Togola
Source: Le Pays-Mali