Né en 1955 à Niafounké, d’une mère peule et d’un père sonrhaï, musicien aussi. Afel Bocoum est un musicien, guitariste et chanteur malien. En 1968, âgé de 13 ans, il rejoint son oncle Ali Farka Touré, natif aussi de Niafounké, au sein du groupe Asco. Il quitte le groupe en 1978, mais poursuit sa collaboration avec Ali Farka Touré pendant une trentaine d’années.
Afel débuté sa carrière en chantant les cantiques de la mission protestante à Niafunké. Ensuite il apprend le piano. Un musicien de Niafounké, Harber Maïga, l’initie ensuite au chant traditionnel et à la composition. En 1970, Afel participe aux biennales de la musique à Mopti. En 1972, il remporte le 1er prix de chant (une première pour un jeune homme) car ce créneau était jusque-là exclusivement féminin. Son oncle Ali, entre temps devenu le bluesman Ali Farka Touré, enrôle alors Afel comme chanteur solo dans son groupe appelé Asko.
Dans les années 1980, il fonde son propre groupe, qu’il baptise « Alkibar » et chante principalement en sonrhaï, sa langue maternelle, mais aussi en tamasheq ainsi qu’en bambara. En 1999, il produit son premier album du même nom « Alkibar ». Les concerts, les tournées, les enregistrements d’Afel et de son groupe font désormais résonner leur voix sur la scène musicale internationale. En 2002, il participe au très populaire album, « Mali Music »dans lequel Damon Albarn, leader des Blur, collabore. En 2004 et 2005, Afel participe au projet « Désert Blues » en compagnie d’Habib Koité et des Tartit, les femmes Touaregs de Tombouctou. Et début 2006, l’artiste décide d’enregistrer son nouvel opus dénommé « Niger »
Pendant plus de 30 ans il joue aux côtés d’Ali Farka Touré et de son groupe, Asko, se distinguant toujours par son jeu de guitare acoustique et sa voix magnifique. Mélangeant les divers dialectes, rythmes et traditions du pays, Bocoum utilise la musique comme moyen de communication entre les groupes ethniques.
Musicien confirmé, membre influent de sa communauté, Afel Bocoum s’implique dans des initiatives civiles comme « la Flamme de la Paix », cérémonie commémorant la fin de la rébellion armée des Touaregs en 1996. En y prenant part, Afel espère pousser ses compatriotes à s’assumer. Malgré son succès grandissant, il est humble, d’une douce nature et doté d’une finesse remarquable et un talent sûr. Ses mélodies évoquent l’évolution de la société malienne avec la reconnaissance de la femme, les mariages forcés, le respect, l’attachement à sa région.
Rokya Berthé
SOURCE: Le 26 Mars