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ADMINISTRATION PENITENCIERE DU MALI : Les surveillants de prison en grève de 72 heures à partir de ce mercredi

Après les grèves des enseignants, celle des magistrats et des agents de la santé, c’est le tour maintenant d’une unité de corps paramilitaires. Il s’agit bien des surveillants de prison qui menacent d’observer 72 heures à partir du 20 décembre prochain, si leurs revendications syndicales ne sont pas satisfaites.

Au Mali, les grèves de fonctionnaires sont monnaie courante. En 2017, notre pays a battu tous les records du débrayage dans les services étatiques. Sabotage ou revendications légitimes ?

A l’heure où nous mettions sous presse, un préavis de grève est déposé par le Bureau Exécutif de la Section Syndicale des Surveillants de Prison du Mali auprès des autorités compétentes. Une grève qui de 72 heures qui commencera le 20 décembre prochain. Que revendiquent ces surveillants de prison ?

Le corps des surveillants de prison est une unité spécialisée créée au lendemain des événements de 1991. Sa création est une exigence des organisations de défense des droits humains, un critère important dans le baromètre de la démocratie.  Ainsi, toutes les prisons de notre pays ont été transformées en Centre de correction et d’éducation afin d’améliorer les conditions de détention sur toute l’étendue du territoire national. C’est comme cela que cette unité, dont la première vague était composée par une tranche importante des 800 gendarmes radiés par feu le ministre Boubacar Sada SY, a vu le jour et baptisée au Mali « corps des surveillants de prison ».

Cependant de sa création à nos jours, cette unité ne bénéficie pas des mêmes avantages que les autres corps paramilitaires de notre pays.

Il faut retenir que, contrairement aux autres pays de la sous région, les centres de correction et de rééducation du Mali ont des conditions dues au fait que les surveillants de prison sont dans des conditions financières très précaires.

Comment ?

Pendant les deux jours que durent leurs périodes de garde, les agents en faction sont obligés de soutirer de l’argent aux visiteurs qui n’ont pas de permis de visite pour voir leurs proches détenus. Cette somme encaissée est utilisée uniquement pour subvenir aux besoins des gardes pénitentiaires pour leur restauration et assurer leurs frais de carburant. Une exception en Afrique de l’Ouest.

A l’occasion des visites des prisons par les ministres, ce sont les mêmes doléances qui reviennent et ce sont le manque de personnel, le mauvais traitement des détenus en cas de maladie. Toutes choses contraires aux droits des détenus et aux conventions signées par notre pays en matière de droits de l’Homme.

L’emplacement de la Maison d’Arrêt et de Correction de Bamako est aussi sujet à débats. A quand sa délocalisation pour éviter des scènes tragiques d’évasion en plein cœur de Bamako comme ça a souvent été le cas à la prison centrale de Bamako ; la plus grande du pays, situéee n plein cœur de la ville et entourée par des habitations et des commerces.

A titre de rappel, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux démissionnaire, maitre Mamadou Ismaël Konaté a posé la première pierre du nouveau Centre de Correction et de Rééducation de Bamako à Koulikoro sa réalisation tarde à se concrétiser. En attendant, il urge de mettre en vigueur le statut des fonctionnaires des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée. Il s’agit entre autres d’allocations, de primes et d’indemnités, d’avancement par voies de concours et/ou de formation digne de son nom sans oublier le surpeuplement des structures carcérales qui rendent difficile la tâche des agents, en proie à de fortes pressions psychologiques.

C’est l’occasion aussi d’encourager nos autorités à faire comme nos voisins sénégalais et ivoiriens. Sinon d’aller voir la position de la prison de Rebeus à Dakar et la Maison d’Arrêt et Correction d’Abidjan (MACA) située dans une forêt, hors de la ville avec une administration pénitentiaire qui fonctionne à merveille, grâce à des conditions de vie et de travail bien satisfaisantes.

A.B.D                  

L’Enquêteur

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