Pascale Dercourt, auteur compositeur français ne croyait pas si bien dire en affirmant : ‘’ la vie vous donne des signes tous les jours, si vous ne les voyez pas, pensez à mettre des lunettes’’. Aujourd’hui, l’adhésion du Ministre Yehia Ag Mohamed Ali à la Codem est plus qu’un signe pour les avertis. Mastodonte intellectuel et politique, le natif de Léré est un gros poisson encore et encore pour le parti du président Housseini Amion GUINDO.
Qui est le ministre Yehia Ag Mohamed Ali
Diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration du Mali, option économie dans les années 80, cet arabe bon teint de la région de Tombouctou est un redoutable banquier qui a fait les beaux jours de l’ex Banque Internationale pour l’Afrique de l’Ouest (BIAO), actuelle BIM. Successivement, chef d’agence à Sikasso et Directeur Adjoint de la comptabilité et du budget de la BIAO, Yehia AG Mohamed Ali a laissé des traces indélébiles au sein de cette institution pionnière à l’époque au Mali. Travailleur infatigable, ses bons résultats au sein de cet établissement financier lui vaudra d’être recruter par la coopération allemande comme coordinateur du Programme Mali Nord de la GTZ KFW. Jusqu’à sa nomination le 15 décembre 2012 dans le gouvernement Diango I comme Ministre de l’Artisanat et du Tourisme, il est occupait ce poste. Ses performances dans ce département, lui vaudra d’être reconduit à son poste dans le deuxième attelage de Diango le 22 juin 2013.
Après son départ du gouvernement à la faveur des élections qui ont porté IBK au pouvoir, l’homme était resté un observateur avertis qui ne manque pas d’occasion pour donner son avis personnel à l’image de la Codem sur les grandes questions de la république. Ses divergences avec le parti Sadi dont il est resté longtemps secrétaire aux relations extérieures remontent à sa nomination à la Primature comme conseiller spécial du Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maiga. Dès lors cet ex militant de l’Adema avait commencé à prendre ses distances avec la politique.
Polyglotte, Ag pour les intimes qui maitrise parfaitement le Bambara, le Tamasheq, le français, l’anglais et l’allemand est un sportif dans l’âme. Ancien dirigeant du Stade Malien de Bamako, il est l’un des membres fondateurs de la Jeanne d’Arc de Bamako. Très altruiste et généreux, l’ex ministre de l’Artisanat et du tourisme est le figure emblématique politique de la ville de Léré ou l’un de ses frères en occurrence Abdoulaye Ag Mohamed Ali a été assassiné en aout 2013. Malgré le fait d’avoir payé un lourd tribut à l’insécurité au septentrion de notre pays, Yéhia est resté fidèle et disponible pour la république. Longtemps courtisé par plusieurs formations politiques et non les moindres, il a décidé lucidement de poser ses valises à la Codem. Ecrivain, le désormais militant de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) est auteur de plusieurs recueils sur le conflit touareg- arabe dans le nord du Mali de 1994 à 2014.
Un choix justifié pour la Codem
Quand un parti se met au service de l’expression d’intérêts sociaux au lieu des ambitions personnelles de quelques individus, le résultat ne peut que venir. Pour les observateurs, la Codem récolte les dividendes d’une relation distendue entre les partis issus du mouvement démocratique et la population, majoritairement déçue et incomprise. En plus, l’existence d’une connexion interactive entre les orientations de la Codem et les préférences de la population explique le regain d’intérêt tout azimut pour la formation du président Housseini Amion GUINDO. Aujourd’hui, la Codem c’est un mouvement de masse, un appareil stable et une base solide avec les militants très actifs. Pour ne pas rater cette dynamique naturelle désintéressée, le parti de la quenouille est au centre de tous les intérêts au Mali. Loin d’être un épiphénomène lié à un caprice entre responsables politiques, cette ruée vers la CODEM est liée à l’espoir que suscite les bleus et blancs pour le Mali.
Dans sa lettre d’Adhésion, le ministre Yehia Ag Mohamed Ali parle d’analyse lucide de la situation politique du pays et des chances de la Codem pour sortir le Mali de la crise. Egalement, il justifie son choix par le leadership incontesté du président Housseini Amion GUINDO. Ce langage dont le parti commence à se familiariser est un signe. A qui le tour ? Pour ne pas être trop indiscret, d’autres adhésions sont annoncées.