Les forces françaises de l’opération Barkane devraient à terme céder la place aux forces locales. Théoriquement. Mais en attendant, Barkane a besoin du soutien américain. Le seul, en l’absence d’une solidarité européenne.
La nouvelle administration américaine de Joe Biden a annoncé son engagement à soutenir les initiatives de paix et de sécurité dans l’Afrique subsaharienne, notamment le G5 Sahel, et la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, en vue d’assurer une transition dirigée par des civils qui aboutira à des élections libres et équitables et au retour d’un gouvernement élu au Mali d’ici à avril 2022.
“Le Mali reste un élément central de la stabilité future du Sahel. Les États-Unis s’engagent à apporter leur soutien aux actions menées par l’Afrique pour assurer une transition de 18 mois dirigée par des civils qui aboutira à des élections libres et équitables et au retour d’un gouvernement élu au Mali d’ici à avril 2022”, a déclaré, mardi, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, dans un message vidéo diffusé lors du sommet du G5 Sahel, tenu lundi et mardi au Tchad.
Pour autant, il a affirmé : “Nous demandons instamment au gouvernement de transition du Mali de mener à bien un processus inclusif et transparent pour ces élections. Nous nous félicitons également de leur engagement à répondre aux griefs sous-jacents du peuple malien, notamment en matière de sécurité, de gouvernance, de droits de l’Homme, de renouvellement du contrat social, de réforme électorale et de mise en œuvre de l’accord d’Alger.” Le secrétaire d’État américain a affirmé également l’engagement de son pays à épauler le G5 Sahel dans son “travail essentiel pour apporter la sécurité, la stabilité et la bonne gouvernance” à la région.
“Les États-Unis s’engagent à être un partenaire solide à vos côtés. Comme vous, nous sommes préoccupés par la montée de l’extrémisme violent, les problèmes de gouvernance et les préoccupations humanitaires dans la région. Nous appuyons les efforts de la coalition internationale pour le Sahel visant à coordonner le soutien international apporté à la région, qu’il s’agisse de renforcer sa capacité à lutter contre le terrorisme, ou de soutenir le développement économique”, a-t-il noté. “(…) Nous nous appuierons sur les initiatives existantes en Afrique de l’Ouest et partagerons les enseignements tirés de la lutte mondiale contre l’extrémisme violent”, a ajouté Blinken.
“Au-delà de la réponse en matière de sécurité, la voie vers une stabilité durable passe par la fourniture de services et d’opportunités économiques, la protection de l’État de droit et la participation des communautés dans les décisions qui les concernent (…)”, a-t-il déclaré. Cette déclaration fait suite à la tenue successivement du CSA à Kidal (Mali) pour la mise en œuvre des accords d’Alger à l’issue duquel les autorités maliennes de transition se sont engagées à mettre en application les points objet de l’accord, en annonçant un nouveau processus prévoyant l’intégration, à terme, des groupes armés dans l’armée malienne.
Mais aussi du sommet du G5 Sahel au Tchad qui a permis de définir la future stratégie de lutte antiterroriste dans cette région. Le président français, Emmanuel Macron, n’en a pas moins défini les contours de la stratégie de sortie du plan Barkhane. Une présence très allégée, axée sur le contre-terrorisme et l’accompagnement au combat des forces locales, sont les éléments de cette stratégie qui veut pallier un renoncement à réduire “dans l’immédiat” les effectifs militaires français.
Le rôle des USA dans cette nouvelle dynamique antiterroriste dans la région du Sahel consiste en gros à soutenir l’effort militaire des pays engagés dans cette lutte en mettant à profit ses renseignements militaires, ses drones de combat basés à Agadez (Niger) et un engagement à apporter un soutien financier à hauteur de 40 millions de dollars.
AMAR R.
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