Au terme de deux jours de débats, les partis et regroupements politiques signataires de l’Accord politique de gouvernance ont dressé la feuille de route de l’application des résultats du Dialogue national inclusif. Réunis au Centre international des conférences de Bamako(CICB) du samedi à dimanche 19 janvier 2020, les signataires de l’accord politique de gouvernance ont ainsi établi les priorités du pays à travers l’atelier de validation des orientations du dialogue national inclusif.
Le Premier ministre Dr. Boubou Cissé a personnellement tenu à participer aux échanges du début à la fin afin de mieux comprendre les propositions. « Le processus du Dialogue national inclusif a été mouvementé ; le dialogue a même été utilisé par certains pour des positionnements politiques. Mais ce qui importe, ce sont les résultats », a commenté le Premier ministre à l’ouverture des débats dans la matinée du samedi.
Pour Dr. Ibrahim Boubacar Bah, le coordinateur scientifique des conclusions du Dialogue national, les attentes des signataires ont été comblées en abordant sans complaisance les problèmes du pays : la société, la gouvernance, la sécurité, l’école et le panier de la ménagère. «La glace de la méfiance a été brisée ; aujourd’hui, on ne rase plus les murs en parlant de la révision de la Constitution », a affirmé Dr. Ibrahim Boubacar Bah.
Le coordinateur scientifique a en outre précisé qu’il y a des indices qui rassurent sur la mise en œuvre des conclusions du Dialogue national inclusif. «Certains posent la question : qu’est-ce qui a été fait depuis la fin du dialogue pour l’application des conclusions ? Cet atelier est un début de réponse à la question », a poursuivi le coordinateur scientifique de la mise en œuvre des conclusions du dialogue.
La feuille de route sortie des deux jours d’échanges identifie les actions à mener pour ramener la sécurité dans le nord et le centre du pays. Elle envisage également des mesures urgentes pour résoudre la crise scolaire qui mobilise le gouvernement et les partenaires de l’école malienne. Il y a également l’organisation des élections législatives et autres scrutins dont le chronogramme est en cours d’élaboration, selon les ministres concernés.
L’atelier a regroupé plusieurs personnalités du gouvernement et des partis et regroupements politiques engagés pour la réussite de l’Accord politique de gouvernance. «Nous avons répondu à l’appel du Premier ministre adressé aux signataires de l’Accord politique de gouvernance. L’objectif, c’est de préparer les recommandations urgentes du Dialogue national inclusif comme les élections législatives, la révision de la Constitution », a rapporté Badra Alou Dembélé, président du groupement politique Badenya Ton.
La feuille de route est le fruit de la réflexion de différents bords politiques : les signataires qui sont venus de l’opposition, ceux de la majorité présidentielle et même des gens qui ne sont pas alignés. « C’est pour accompagner le Premier ministre afin de réaliser des taches comme l’organisation des élections législatives. Ces élections seront organisées ; il a même été souligné qu’il n’y a pas de plan B, ce qui veut dire que ça ne sera pas reporté », a expliqué Badra Alou Dembélé.
Abondant dans le même sens, Tiéman Hubert Coulibay, le président de l’UDD et membre de la majorité présidentielle, a apprécié l’appel du Premier ministre. « Je pense que c’est une suite logique de ce qui a été fait. Quelques jours après la clôture du dialogue national inclusif, le Premier ministre a tenu une réunion avec l’ensemble des signataires de l’Accord politique, en fin décembre, afin de prendre en main les résolutions et les recommandations du Dialogue national inclusif », a-t-il déclaré.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain