Dans son rapport de deux ans d’observation, l’observateur indépendant du centre Carter a identifiées des obstacles immédiats à la mise en œuvre de l’accord et de proposer des réponses possibles. L’observateur estime aujourd’hui nécessaire de mettre en exergue des facteurs peu apparents, relevant parfois des non-dits qui minent plus fondamentalement la mise en œuvre. Selon l’Observateur Indépendant, sans la prise en compte de ces éléments complexes, il sera difficile de changer la trajectoire actuelle et faire avancer l’application de l’Accord. Le point de la situation.
Concernant la posture des pourparlers permanents et malgré les négociations durant des mois et l’engagement des parties, il y a des questions majeures où les deux camps n’ont pas eu la même compréhension a relevé l’Observateur Indépendant. Il s’agit entre autres des Autorités intérimaires, le MOC, l’enregistrement des combattants pour le DDR, la gestion du FDD, le déploiement des éléments intégrés, les textes sur les collectivités territoriales et l’organisation de la Conférence d’Entente Nationale. Aussi, l’Observateur Indépendant n’a cessé de souligner l’importance de la participation des femmes et des jeunes à sa mise en œuvre. Il a proposé l’établissement d’un dialogue entre le CSA et les représentants de la Société Civile, chose que les Nations Unies ont insisté. Mais malheureusement, selon l’Observateur Indépendant, ni les parties Maliennes, ni le CSA n’ont sérieusement pris en compte ces appels. Alors, il est rregreatbel de constater l’absence d’acteurs extérieurs aux trois parties et cela combiné à l’absence d’une stratégie de communication pour promouvoir l’Accord, ainsi que l’absence de résultats significatifs, ont contribué à accentuer la méfiance de la population vis-à-vis du processus a indiqué le rapport de l’Observateur Independant.Aussi, le rapport a relevé l’existence d’une économie liée à l’Accord. Alors, du fait de la durée trop longue de la mise en œuvre de l’Accord auprès des populations et de la Communauté internationale, l’Accord au lieu de hâter la marche vers la paix et la stabilité, a abouti dans les faits à mettre en place une économie liée à l’accord, c’est-à-dire , à créer des situations de profits personnels aux bénéfices des acteurs du processus. Alors, la prise en charge à Bamako des représentants des Mouvements participants aux organes de mise en œuvre de l’Accord, après plus de 4 ans, est de plus en plus ressentie comme une charge, sans fin prévisible, imposée à l’Etat et aux contributions des partenaires. A ceux-ci, s’ajoutent, l’absence d’horizon pour la transformation des Mouvements en acteurs politiques ; la perception des lignes floues entre les Mouvements signataires et les acteurs terroristes ont indiqué l’Observateur Indépendant.
Fakara Faïnké
Source: Le Républicain