Les plus hautes autorités, soucieuses de parvenir à un accord avec les groupes armés, ont paraphé dimanche dernier le document de paix et de réconciliation nationale soumis par le médiateur de la crise. Le hic, le document présente des zones d’ombre qui, par la suite, peuvent entachée la stabilité tant recherchée par notre pays.

Ce faisant, le médiateur vient de soumettre aux parties prenantes aux pourparlers un document de paix, qui comporte des zones d’ombre. Lesquelles peuvent être des éléments déstabilisateurs du Mali, dans un futur proche. À commencer par l’appellation «Azawad», qui y figure dans le chapitre 2, article 5 dudit document. Ainsi, il est libellé que l’appellation «Azawad» recouvre une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du Nord du Mali, constituant des composantes de la Communauté nationale. Ce que le médiateur ignore, cette appellation, pour l’ensemble des Maliens, est la cause des malheurs du Mali et réveille de vieux démons.
Pour ce faire, le mot «Azawad» doit être banni définitivement du document de l’accord. Et cela doit être un préalable à la signature du document officiel par nos autorités. Encore qu’après une bonne lecture dudit document, on se rend compte que ce sont les bandits armés qui se «victimisent». Et mettront pression sur l’Etat. A cela, s’ajoute la création d’une police locale dans les différentes régions. Cette situation, rappelle aux Maliens les accords d’Alger qui permettaient aux régions du Nord d’assurer leur propre sécurité et de restreindre les effectifs des forces de défense et de sécurité dans ces zones. Sans une véritable police professionnelle, ces bandits ne pourront jamais lutter contre le terrorisme. Pire, ils s’associeront aux réseaux jihadistes pour mettre en péril ces accords.
De même, dans le document de la médiation, il est mentionné le transfert de 30% des recettes budgétaires de l’Etat aux collectivités territoriales avec une attention particulière aux régions du Nord. Cela est une mesure injuste. Car, toutes les régions au Mali ont les mêmes aspirations. Ce faisant, après avoir paraphé le document, même respectant l’intégrité nationale, la forme laïque et l’unité du Mali, les plus hautes autorités se doivent d’apporter des corrections aux imperfections afin de signer un document viable pour une paix définitive au Mali. IBK doit prendre en compte les observations des forces vives de la Nation, avant de signer officiellement le document en question.
Soumaïla T.TRAORE
Source: L’Oeil