Les travaux du forum sur l’accès des femmes aux ressources productives du C-4 qui regroupent le Bénin, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad du projet « partenariat pour le coton dans les pays C4CP» de l’USAID ont démarré depuis hier mardi dans notre pays à l’hôtel Salam de Bamako. A l’issue de ce forum qui s’étendra sur 4 jours, il est attendu des participants l’élaboration d’un document de plaidoyer en vue de faciliter l’accès des agricultrices et transformatrices du coton dans ces pays à la terre et au crédit.
C’est le ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme SANGARE Oumou BA, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce rendez-vous de Bamako en faveur de l’autonomisation de la femme. A côté d’elle, il y avait le chef de projet de l’USAID C4CP, Mike SIMSIK ; la directrice adjointe de Centre international pour le développement des engrais (IFDC) Afrique du Nord et de l’Ouest, Oumou M. CAMARA; le représentant de la commission de l’Union africaine (UA), Mure AGBONLAHOR.
C’était également en présence des représentantes des organisations faîtières de femmes ; des responsables du secteur de l’agriculture du Bénin, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad à ce forum d’échanges sur la problématique de l’accès des femmes à la terre et au crédit dans un secteur dominé par les hommes.
Durant les 4 jours de discussions et d’échanges, les participants auront à focaliser le débat sur les politiques et initiatives foncières existantes dans les pays C4 ; d’examiner les mécanismes d’accès aux crédits agricoles aux niveaux national et régional. De même, ils auront à réfléchir sur les voies et moyens de rendre ces politiques et initiatives accessibles aux femmes impliquées dans la transformation du coton afin de proposer des stratégies pratiques aux institutions gouvernementales et régionales susceptibles de faciliter l’accès effectif à la terre et au crédit pour les femmes.
La directrice adjointe de l’IFDC a rappelé que le projet C4CP soutenu par l’USAID et ses partenaires intervient au Bénin, au Mali, au Burkina Faso et au Tchad où la culture de coton occupe une place de choix dans les secteurs d’activités prioritaires. Elle a indiqué que dans ces pays, ils sont près 15 millions de producteurs et productrices à consacrer leurs principales sources de revenus à la culture du coton.
Au-delà du développement de ce secteur, elle a signalé que compte tenu de l’importance de la femme et de sa place stratégique dans le système de la culture de Coton, le projet C4CP accorde un intérêt particulier à la promotion du genre dans le secteur de la culture du coton. Dans ces perspectives, elle a indiqué que ce projet soutenu financièrement par l’USAID à hauteur de 14, 8 millions de dollars sur 4 ans (2014-2018) travaillent à la prise en compte de cette dimension du genre dans l’élaboration des politiques et textes qui régissent le secteur agricole. Car, à son entendement, les femmes ne sont pas suffisamment impliquées dans ce processus pour pourvoir défendre leurs intérêts et de bénéficier des appuis.
Elle s’est aussi réjouie de la qualité et de l’expertise des participants à ce forum ; toute chose qui augurent de bonnes promesses quant à l’issue de cette assise, tout en affichant son optimisme que les travaux seront sanctionnés de conclusions et recommandations pertinentes qui vont contribuer à faciliter l’accès des femmes à la terre et au crédit. Et pour clore son intervention, elle a renouvelé ses sincères remerciements à tous les acteurs qui ont rehaussé de leur présence l’éclat de cet événement qui participé de l’épanouissement et l’autonomisation de la femme.
Quant au représentant du bailleur de ce projet, Mike SIMSIK , il ajoutera que le projet C4CP de l’UDAID lancé en 2014 travaille à l’égalité de chance entre les organisations de femmes dans le secteur du coton à accroître la sécurité alimentaire dans les 4 pays qui comptent les plus grands nombres de producteurs de la zone. Concrètement, a-t-il signalé, les activités du projet devraient entraîner un accroissement des revenus des producteurs et des transformateurs de coton masculins et féminins dans les zones ciblées. A cet effet, il a indiqué que le projet a défini les trois domaines suivants, grâce auxquels le résultat global attendu peut être atteint: l’accroissement de la productivité agricole ; le renforcement des partenariats stratégiques ; et l’accroissement des avantages économiques et sociaux pour les femmes
Pour sa part, le ministre Oumou BA, après avoir relevé l’importance du secteur de l’agriculture et particulièrement la culture du coton dans le développement économique nos pays africains, a souligné qu’il y a une inégalité entre les femmes et les hommes dans la culture du coton. Ainsi, à cause des nombreuses contraintes dont elles sont victimes, pour Oumou BA, celles-ci n’arrivent pas toujours à avoir la possibilité de développer pleinement leur potentiel en vue d’améliorer leur existant dans le domaine de l’agriculture. Au nombre de ces contraintes, elle pense que les femmes n’ont pas l’accès à l’information et la formation, au financement, à la terre, aux équipements…Toute chose, à son avis, qui est inadmissible sachant que les femmes constituent 70% de la force de travail agricole et participe entre 60 à 80% de la production de la denrée alimentaire en Afrique.
Par Sikou BAH
Source: info-matin