Nathalie Estival-Broadhurst, ambassadrice adjointe de la France à l’ONU, a déclaré que Paris fournirait cette année 1 million d’euros supplémentaires à un fonds de l’ONU axé sur le Sahel, où les forces françaises et étrangères combattent les terroristes et narcotrafiquants depuis 2013.
“Nous savons tous que la stabilisation de la région nécessite un effort important en termes d’aide humanitaire et de développement’’, a déclaré Mme Estival-Broadhurst au Conseil de sécurité de l’ONU. “Nous nous félicitons de la décision du chef de l’aide de l’ONU Mark Lowcock, de créer un fonds régional pour l’Afrique centrale et occidentale, axé en particulier sur le Sahel. La France y contribuera à hauteur de 1 M€’’, a-t-elle ajouté.
Si cette annonce semble la bienvenue pour un pays comme le Mali qui fait face à une crise multidimensionnelle, l’injection de fonds humanitaires arrive une semaine après la publication d’un rapport d’enquête de l’ONU, critiquant la France pour une frappe aérienne le 3 janvier 2021 qui a tué 19 civils lors d’un mariage dans un village reculé du centre du pays.
Les enquêteurs de la mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) ont conclu la semaine dernière que la frappe aérienne française avait ciblé le plein cœur d’un rassemblement d’une centaine de personnes dans le village de Bounti. Cinq individus armés, membres présumés de Katiba Serma, un groupe lié à Al-Qaïda, étaient présents à la célébration, ont indiqué les enquêteurs de l’ONU. La France a rejeté les conclusions et mis en doute la crédibilité du rapport.
Toutefois, ce don de la France loin des aides habituellement offertes à ses partenaires tel le Mali, est perçu au sein de l’opinion comme un acte pour calmer le peuple qui ne cesse de dénoncer cette coopération militaire et surtout la présence militaire sur le sol malien.
Bourama Kéïta
Source: LE COMBAT