Les étudiants se disent excédés par les va et viens inutiles sur l’axe de l’université de Kabala. Depuis la reprise des cours, le 02 octobre dernier, les professeurs de la Faculté des Lettres et de Sciences du Langage (FLSL) se font rares dans les amphis. Ce fait est dû, selon notre source, au non-paiement des heures supplémentaires des enseignants de la dite faculté.
« 60 km entre Boulkassoumbougou et Kabala chaque jour, J’en ai marre de gaspiller mes maigres ressources dans le carburant et venir passer toute une journée sans voir un seul professeur ». Ces propos acerbes sont d’un étudiant en licence Lettres.
Les universitaires de Kabala ne savent plus à quel saint se vouer, concernant les désagréments qu’ils subissent pendant cette année universitaire en cours. Pour cause, le cycle interminable de grève des enseignants, le déménagement à Kabala sans que toutes les conditions soient réunies, le silence complice de l’AEEM sur ces questions, enfin la rareté actuelle des professeurs dans les classes. Ce dernier point est la raison fondamentale de la colère des étudiants, car certains parcourent des dizaines de kilomètres avec des conditions financières des plus exécrables. Il y en a même qui confient qu’ils ne déjeunent pas parce qu’ils n’ont pas d’argent.
Un partage discriminé de fonds alloués aux universités est à l’origine du problème, selon notre source. L’état a alloué à l’USTTB 705 771 000F CFA pour 9617 étudiants, à l’USSGB 1 271 223 000F pour 18 417 étudiants, pour l’Université de Ségou 426 441 000F, pour l’ULSHB 643 230 000F pour 22 600 étudiants. Les chiffres sont éloquents.
Ce partage injuste a donc handicapé cette dernière faculté et a causé l’épuisement total de ses victuailles à mi-chemin, c’est pourquoi certains enseignants, qui trouvent qu’ils ne peuvent pas faire le reste du trajet sans provision, se sont arrêtés. Ce qui a créé le vide.
À noter qu’à l’opposé des vacataires, les vétérans (fonctionnaires) se sacrifient en faisant le reste du parcours en jeûne, pour dispenser le minimum de cours.
Cette situation interpelle donc le département de l’enseignement supérieur.
Harouna Koné
Mali-Horizon