Depuis sa prise de fonction en novembre 2024, le général de division Abdoulaye Maïga, Premier ministre du gouvernement de transition du Mali, a su imposer une nouvelle dynamique à la tête de l’Exécutif. En l’espace de 100 jours, son leadership s’est affirmé par des décisions stratégiques qui ont contribué à apaiser le front social et à renforcer la stabilité économique du pays. À la différence de son prédécesseur, Choguel K. Maïga, dont la gestion avait été marquée par de nombreuses polémiques, le Premier ministre actuel semble avoir pris la mesure de la situation, privilégiant des actions pragmatiques et inclusives.
Une communication plus fluide…
L’un des aspects les plus notables de sa mission jusqu’à présent a été la refonte de la communication gouvernementale. Très tôt, Abdoulaye Maïga a constaté que l’un des défis majeurs du gouvernement malien était la gestion de l’image publique et la crédibilité des messages officiels. Afin de remédier à cette situation, il a lancé en début mars un atelier gouvernemental centré sur la révision de la communication gouvernementale. Cette initiative visait non seulement à améliorer la transparence, mais aussi à renforcer la confiance des citoyens envers les actions de l’État, un domaine souvent critiqué sous l’équipe précédente.
L’engagement pour une politique inclusive
Un autre chantier de taille pour Abdoulaye Maïga a été l’engagement dans un processus inclusif avec les partis politiques maliens. Conscient de la nécessité de rassembler l’ensemble des forces vives du pays autour du processus de transition, le Premier ministre a initié la relecture de la Charte des partis politiques. Cette initiative a été saluée par de nombreux acteurs politiques, qui y voient une opportunité de renforcer la démocratie et de garantir une meilleure représentation des différentes sensibilités du pays dans le gouvernement de transition.
Un leadership renforcé dans l’espace AES
Sous la direction du président de la transition, le Mali assure la présidence de l’Alliance des États du Sahel (AES), un rôle qu’Abdoulaye Maïga a su exploiter pour dynamiser la diplomatie régionale. Le Premier ministre a notamment été à l’initiative de la feuille de route de l’AES, un cadre stratégique visant à renforcer la coopération entre les pays de la nouvelle organisation souveraine du Sahel dans des domaines clés tels que la sécurité, le développement économique et la lutte contre le terrorisme.
Ce leadership régional conforte le rôle du Mali en tant qu’acteur clé dans les discussions sur la stabilité des pays du Sahel qui ont décidé de prendre leur destin en main à travers la Confédération de l’Alliance des États du Sahel.
Un front social apaisé et une gestion économique solide
En matière de gestion économique, les résultats obtenus durant ses 100 premiers jours sont également significatifs. Contrairement aux années précédentes, où les prix des denrées de première nécessité avaient tendance à fluctuer fortement pendant le mois de ramadan, cette année, sous l’égide du gouvernement Maïga, les prix des produits de grande consommation, tels que le riz, le sucre et le lait sont restés stables. Cette stabilité a été perçue positivement par les citoyens et a contribué à un climat social plus serein, essentiel pour une transition réussie.
Par ailleurs, pour renforcer les finances publiques, Abdoulaye Maïga a pris des décisions audacieuses, telles que l’introduction d’une taxe sur les appels téléphoniques et les transferts d’argent. Bien que cette mesure ait suscité des débats, elle est perçue comme une solution pragmatique face aux défis économiques du pays. Diriger, c’est aussi savoir prendre des décisions difficiles, et cette réforme pourrait se révéler bénéfique à long terme pour le renflouement des caisses de l’État.
Les 100 jours d’Abdoulaye Maïga à la tête du gouvernement malien témoignent de sa capacité à naviguer dans un contexte difficile, en conciliant actions concrètes, réformes inclusives et gestion apaisée des tensions sociales. Son leadership calme et réfléchi inspire de la confiance à de nombreux observateurs, et son approche pragmatique pourrait être la clé pour garantir la réussite de la transition politique malienne. Les prochaines étapes seront cruciales, mais le début de son mandat donne une note d’espoir pour un avenir plus stable et plus prospère pour le Mali.
Issa Kaba Sidibé
Source : La Différence