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A quand les décrets d’application de la loi relative aux droits des personnes vivant avec un Handicap au Mali ?

La Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées a tenu une conférence de presse ce mardi 03 Septembre 2019 en son sein afin de trouver des solutions aux problèmes de  l’UMAV, l’AMALDEME et l’AMASOURDS. Présidée par M. Moctar BA, Président de la FEMAPH, en présence de M. Hadji BARRY, Président de l’UMAV, de M. Mozaze Ag Mohamed IKNANE, Directeur exécutif de l’AMALDEME et M. Dana Benjamin DIARRA, Président de l’AMASOURDS.

 

Dans la mise en œuvre du “Projet d’Amélioration de l’Accès des Personnes Handicapées aux services sociaux et à la participation citoyenne au Mali ( PAAPH), la FEMAPH met l’accent cette fois ci  sur l’éducation inclusive à travers le projet “Education inclusive au Sahel” qui a pour but de contribuer à une éducation inclusive et de qualité pour  les filles et les garçons marginalisés en Afrique de l’Ouest.

Pour se faire, l’UMAV, l’AMALDEME et l’AMASOURDS  ont mis en lumière les énormes difficultés auxquelles elles sont confrontées.

L’éducation pour tous étant un droit fondamental, le taux de scolarisation des enfants handicapés reste encore bas et cela varie en fonction du type de déficience tels que les déficiences physiques, intellectuelles et ou sensorielles.

Selon les données de RGPH de 2009, 75,7%  des personnes handicapées n’ont aucun niveau d’instruction contre 68.8% pour le niveau national, 73,8% des personnes handicapées ne savent  ni lire ni écrire dans une langue quelconque.

“Les écoles ordinaires ne sont pas préparées pour accueillir les enfants à besoins éducatifs spéciaux, non seulement en termes de pédagogie d’enseignement mais aussi en termes s’accessibilité des infrastructures et équipements. Cependant les écoles spécialisées sont très peu développées et là où elles existent, elles se trouvent dans des conditions non favorables à l’apprentissage (manque d’infrastructure, enseignants non formés recyclés, etc…)”.

A rappeler que  des lois ont été ratifiées par le Gouvernement Malien relatives aux Droits des Personnes Handicapées à savoir la Constitution du Mali de Février 1992,  la Convention 159 de l’OIT relative à l’emploi et à la formation professionnelle des Personnes Handicapées, la Convention Internationale relative aux Droits des Personnes Handicapées, le Traité de Marrekech visant à faciliter l’accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d’autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées, la loi N 2018-027 du 12 Juin 2018 relative aux Droits des Personnes vivant avec un handicap et le Statut d’utilité publique des institutions d’éducation spéciale.

Cependant la réalité est tout autre. Ces institutions qualifiées d’utilité publique meurent à petit feu. On peut citer l’arrêt des études des enfants avec déficiences auditives et intellectuelles après l’obtention du DEF, l’inaccessibilité des enfants avec déficiences auditives aux services sociaux ( inexistence d’interprète de la langue de signe dans les établissements publics et seulement cinq (5) interprètes pour tous les enfants déficients auditifs au Mali), l’inexistence des livrets éducatifs et documents officiels en écriture braille.

L’Etat, qui a reconnu et ratifié des traités, subventionne ces institutions  depuis leur ouverture à hauteur de 23 000 000 FCFA soit 12 000 000 pour l’AMALDEME, 8 000 000 pour l’UMAV et 3 000 000 pour l’AMASOURDS. Ces chiffres restent inchangés malgré le nombre croissant des élèves en situation d’handicap.

Pour le cas de l’UMAV qui a 250 élèves au Mali (Bamako, Ségou, Gao), l’internat, le personnel, la prise en charge des élèves font qu’elle n’arrive pas à supporter les coûts. Pour l’AMALDEME, malgré son statut, elle ne bénéficie d’aucune aide venant des sept (7) Ministères qui doivent l’accompagner. Au-delà de la 6 ème année, les enfants déficients mentaux ne peuvent plus continuer les études et quant à l’AMASOURDS qui a dix (10) Structures spécialisées au Mali avec plus de 500 élèves, elle ne bénéficie non plus d’aucune aide malgré qu’elle n’a pas de cantine ni de bus pour ses élèves.

Ces institutions ne demandent que d’entreprendre les actions concrètes visant à la mise en place des décrets d’application de la loi relative aux Droits des Personnes vivant avec un Handicap (Article 28 de la loi N 2018-027). Aidons ces institutions afin qu’elles puissent aider à leur tour le pays dans le processus du développement.

 

AFANOU KADIA DOUMBIA Stagiaire

Malijet

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