Survenus le 13 mai dernier, les incidents de Fana continuent d’alimenter les débats suite à la décapitation d‘une fillette albinos de cinq par des individus non identifiés. Votre équipe de reportage s’est rendu sur place afin de mieux comprendre. Lisez le reportage de Bokari Dicko, envoyé spécial.
Arrivée le matin à Fana aux environs de onze heures, c’est avec stupéfaction que nous avons vu les locaux de la Brigade de Gendarmerie qui porte des traces des émeutiers du 13 mai dernier, qui n’ont pas hésité à faire tomber le mur de l’enceinte, puis saccager la BT, et mettre feu tant au local, qu’aux engins qui se trouvaient dans la cour.
C’est une BT en ruine que nous avons vu mais bien gardée par des éléments venus en renforts de Bamako, Koulikoro et Dioïla.
Selon des informations recueillies sur place, ce sont des milliers d’émeutiers à leur tête des leaders dont un parolier bien connu de la ville et des antennes d’une radio de la place, qui se sont dirigés sur la BT et l’ont mis à sac pour ensuite la brulée.
Après leur forfait, les manifestants se sont dirigés vers des bars, restaurants et débits de boisson (seize au total) pour els saccager et els brûler malgré que le Sous-Préfet, le maire et le président de la société civile aient dissuadé et mis en garde de en aps envenimer cette douloureuse affaire de décapitation de la fillette albinos de cinq ans. C’est un Commandant de la BT de Gendarmerie choqué que nous avons vu, sans qu’il ne palace un mot Mais, vu l’ampleur des dégâts, nous avons compris la folie meurtrière qui a animé ces émeutiers du 13 mai dernier, déterminés à régler des comptes tant avec les représentants de l’Etat, qu’avec des opérateurs économiques qui se battent pour développer la ville.
Visite sur les lieux du crime
Après la BT, nous nous sommes dirigés vers la maisonnette des parents de la fillette albinos de cinq, située à l’Est de la ville, presque derrière Fana. A peine cinquante mètres, l’on voit les traces du sang de la fillette sur le sol.
Les témoignages de sa mère
Sous un soleil de plomb, nous avons pu retrouver la nouvelle demeure de la victime, au milieu d’un pâté de maison.
Mme Hawa Touré, de son vrai nom, mère de la fillette albinos, décapités, a accepté nous rappeler le cauchemar qu’elle a vécu le matin du 13 aux environs de deux heures.
« Je fais confiance à nos autorités », dit la mère de l’enfant décapité
« J’étais couchée lorsque j’ai vu en rêve que quelqu’un enlevait ma fillette. Je me suis brusquement levé et vu un colosse m’ayant donné dos, ma fillette dans ses bras, sortir de la chambre, j’ai aussitôt crié, réveillé mon mari, tout le suivant lorsqu’il escaladait le mur de notre maison. C’était entre deux heures et trois heures du matin. Mon époux a crié à l’aide. C’est ainsi que les gens accourus de partout, mais, le brigand a réussi à s’enfuir avec ma fillette que je n’ai plus revue. Je ne m’attendais aps à ce drame. J’interpelle les autorités afin qu’elles fassent toute la lumière sur cette affaire. Je les remercie pour tous leurs appuis et conseils. Je les fais confiance. J’ai cinq enfants en vie, c’est ma sixième qui vient d’être arrachée à notre affection», a dit Hawa Touré, mère de la fillette albinos décapitée.
« Nous comptons sur les autorités », a dit l‘oncle de la fillette
Quant à l’oncle de la fillette, Boubacar Diarra, venu de Bamako, après avoir été avisé vers 3h47, il est déboussolé et fond tout son espoir sur les autorités qu’il remercie vivement et salue.
« J’ai été informé vers 3h47 en plein sommeil réveillé par un coup de fil inhabituel de mon grand-frère depuis Fana. Je suis sorti aussitôt pour chercher une occasion pour Fana que j’ai obtenue pour arriver 10h. Je remercie les autorités pour la diligence dans cette affaire. Nous comptons beaucoup sur elles pour que les le ou les auteurs de ce crime soient retrouvé et châtié », a expliqué l’oncle de la fillette ».
A peine leur fillette enterrée, qu’un individu a tenté de els agresser en els menaçant de lui donner les aides qu’ils viennent d’avoir (argent et autres). Alertée, les forces de sécurité, débarquent immédiatement sur les lieux, encerclent la maison trouvant que le bandit s’est enfui. Par cet acte, les autorités ont demandé aux parents de la défunte fillette, de déménager en ville à côtés des populations afin d’échapper à des attaques. Ce qui fut fait illico presto, le lendemain matin. Ils seront hébergés par Daouda Diarra. Celui-ci témoigne : « Il se trouve que notre fille est mariée au frère de l’épouse de cette dame (montrant la mère de la fillette décapitée). Je ne savais aps que c’était la famille endeuillée. Je les ai accepté tout en leur demandant d’attendre que je change les tôles, ce qu’ils n‘ont aps accepté vu l’urgence de la situation. Je l’ai ai reçu trois jours après la marche du 13 mai dernier et l’enterrement de leur fillette. J’ai remarqué que sa mère n’arrive toujours pas à dormir puisque pensant à la scène de l’enlèvement de sa fillette. Pour se faire, je demande que vous nous aider à les aider puisqu’ils ne travaillent pas avec ce drame qui vient de les frapper et l’aide des autorités seulement, ne suffira pas. Donc, il leur faut, un appui à long terme puisque le père se débrouille. Aussi, ils doivent être protégés », a soutenu le locataire.
Pour ce qui est du porte-parole des restaurants, bars et débits de boissons de Fana, M. Cheick Mamadou Coulibaly, le choc a été doublement terrible. Et pour cause !
« Nous avons été victimes de gens voyous », a martelé le porte-parole de la coordination
« Pendant que tout Fana continue à Pleurer la décapitation d’une femme et de sa fille, il y a quelques semaines, voilà que le même drame frappe notre ville avec l’assassinat d’une fillette albinos de cinq ans. Aussi, pour nous hôteliers et autres débits de boissons, bars, les saccages de nos outils de travail constitue un acte crapuleux injustifié puisque n’ayant aucun rapport avec le drame des parents de la fillette décapitée. Les émeutiers ont saccagé et brûlés seize bars restaurants et hôtels à Fana. Il s‘agit du Pedy, nouvelle Weakslife II, le Campement, le Flamboyant, Amitié, Fèrè-Kènè, Baniko, Refuge-Bar, refuge-Logements, Charles, Daniel, Guindo, Cathérine, Shira, le Cotonnier, Aldo et Cygogne. Ce qui fait plus de cents emplois directs sacrifiés et un manque à gagner estimés à des millions pour nous opérateurs du secteur. Nous avons été victime de gens voyous sinon, la marche proprement dite s’est déroulée et a pris fin aux environs de onze heures. A notre grande surprise, c’est une foule immense de personnes qui débarquent pour saccager nos outils de travail. Cela n’est pas normal. Sinon, quand j’ai entendu le père de la fillette crier au secours vers 2h30, je suis sorti aidé de plus de trente chefs de famille pour faire la battue appuyés par le CB et ses hommes jusqu’à ce que nous retrouvons le corps de la fillette sans vie, sans sa tête et certaines parties. Le corps a été ensuite déposé au CSRF. Le matin, vers 8h30, nous avons vu les femmes se mobilisées. C’est ainsi que le Sous-Préfet, le maire et le président de la société civile, ont dissuadé de ne pas marcher afin d‘éviter des débordements. Ces autorités sont à féliciter pour leur engagement à éviter le pire. Je n’accuse personne mais reste derrière la justice de mon pays en qui je crois fermement ».
« Le Sous-Préfet, le maire et le président de la société civile ont tout fait pour éviter le pire… », a reconnu un journaliste de la radio Kolombada
Comme vous le savez, la presse est toujours aux premiers rangs en quête d’information à nos risques et périls. Notre confrère de la radio « Kolombada » de Fana, M. Moussa Sanogo, était sur le terrain. Il témoigne : « J’ai été alerté vers sept heures de la décapitation de la fillette albinos. Je me suis aussitôt rendu sur les lieux où j’ai trouvé le Sous-Préfet, le maire et le président de la société civile, Cheick Mamadou Coulibaly, échangeaient et tentaient de calmés les esprits. De là-bas, j’ai appris que les femmes se rassemblaient pour marcher pour couper la Nationale afin d’empêcher tout passage de véhicules. Sur les lieux, j’ai trouvé l’honorable Yiri qui tentait de les dissuader, en vain, il sera même hué par la foule qui a été infiltré par d’autres individus mal intentionnés. La suite, c’est qu’ils ont saccagé et brûlé la BT de Fana, des restaurants, des bars et débits de boissons avec une violence inouïe. Personne ne pouvait parler à ces émeutiers pour qu’ils t’écoutent. Les autorités de Fana à elles seules, ne pouvaient pas faire face à la furia de la foule en colère. Je n’accuse personne. Pendant ce temps, j’ai été appelé par le Sous-Préfet pour une interview au cours de laquelle, il allait appeler au calme, c’était trop tard, les émeutiers avaient déjà envahis la BT, pour ensuite se diriger vers les bars, restaurants et débits de boissons qu’ils saccageaient et brûlaient sur leur passage. C’était des scènes incroyables, une vraie folie malgré les appels au calme du maire, du président de la société civile, rien ne pouvait arrêter ces vandales.
C’est là que j’interpelle nos aînés de la presse à encadrer nous les jeunes (dont certains n’arrêtent pas de fouler aux pieds la déontologie du métier) afin de respecter la déontologie, les règles de notre société ; le savoir-parler sur les ondes ; travailler en harmonie avec les autorités. Aussi, le manque d’information des leaders de la société civile pour anticiper sur de telle situation, pose problème. Enfin, le Sous-Préfet, le maire et le président de la société civile se sont battus pour éviter le pire à Fana. Mais hélas ! » .
La ville de Fana tente de penser ses blessures…
Comme vous le voyez, l’assassinat crapuleux de la fillette albinos à Fana, a vu l’autorité se renforcer, surtout des gendarmes qui ont réussi à arrêter des dizaines d’émeutiers, d’autres sont en fuite puisqu’ils pensaient être en terrain conquis et doivent faire ce qu’ils veulent. Même le célèbre paroliers de la palace, qui s’est rendu à la BT lundi dernier après un entretien avec Ras Bath dont il représentait le mouvement et qui lui a demandé de se présenter aux limiers de la BT de Fana s’il a rien fait, lui qui est accusé d’être à la tête des manifestants, a été arrêté et envoyé en lieu sûr à Bamako pour besoin d‘enquête ». En attendant, la ville continue tente de penser ses blessures aux lendemains des émeutes du 13 mai dernier, suite à la décapitation de la fillette albinos de cinq ans.
Bokari Dicko, envoyé spécial à Fana.
Soleil Hebdo