Idriss Déby Itno, Mahamadou Issoufou et Ibrahim Boubacar Keïta participaient, mardi 12 novembre, au Forum de Paris sur la paix. Les trois hommes sont passés à l’offensive, fustigeant le manque de solidarité de la communauté internationale.
Au premier étage du grand hall de la Villette, à deux pas d’une estrade sobrement intitulée « La Scène », Mahamadou Issoufou et Idriss Déby Itno finissent de grimper l’escalier, entourés de leurs escortes respectives. Le Nigérien et le Tchadien sont venus échanger lors d’un dialogue sur la « sécurité et le développement dans le Sahel ». Ils sont à l’heure, à la minute près. 11 heures tapantes.
Seulement, l’organisation du Forum de Paris sur la Paix, elle, l’est moins. Alors que Déby et Issoufou s’apprêtent à monter sur scène, peu d’Africains se sont installés dans le public, où l’on parle anglais et russe. Pire, une journaliste présente le thème de la conférence à laquelle elle croit devoir assister sur… « La Russie, partie prenante de gouvernance mondiale », en présence du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Léger couac ? Effectivement, en lieu et place des Sahéliens, c’est Lavrov qui prend place face aux journalistes russophiles. Idriss Déby Itno et Mahamadou Issoufou s’inclinent : les deux Africains font demi-tour, direction l’espace réservé aux chefs d’État. Ils reviendront une quarantaine de minutes plus tard, cette fois accompagnés de leur homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta.
« Des bonnes intentions », mais après ?
Les trois hommes ont-ils eu le temps de se concerter, si tant est qu’ils en aient encore besoin ? Ils apparaissent en tout cas sur la même longueur d’ondes : l’insuffisance de l’aide internationale pour la sécurité au Sahel et pour les forces du G5 Sahel. « Nous avons créé le G5 Sahel, ce qui est une bonne chose. Mais aujourd’hui, il n’est pas du tout opérationnel », attaque Idriss Déby Itno.
Jeune Afrique