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8 Mars : « n’est pas conductrice de train qui le veut ! »

Suite de notre dossier 8 mars à travers une série de reportages sur les femmes évoluant dans des secteurs très souvent réservés aux hommes. Notre équipe est partie à la rencontre de Halima Mariko. Elle est la première conductrice de train au Mali et dans la sous-région. Halima Mariko exerce ce métier depuis plus de dix ans. Si l’électromécanicienne se dit épanouie aujourd’hui grâce à son travail, elle estime cependant qu’elle a dû affronter de nombreux obstacles. Trentenaire, Mme Diarra est devenue aujourd’hui un exemple de persévérance et d’audace dans son quartier et à son service.

C’est en 2008 que Halima Mariko a commencé la conduite de trains alors qu’elle n’avait pas encore atteint la trentaine. Cette électromécanicienne de formation a tout sauf une allure de « garçon-manqué ». Pourtant, elle affirme avoir toujours aimé les métiers longtemps restés la chasse-gardée des hommes.
C’est le travail d’hommes que moi même j’aime. J’ai fait électromécanique. Donc, je montais sur les poteaux à l’EDM, j’ai fait mon stage la-bas. Je montais sur les poteaux pour faire l’éclairage. Donc, j’ai décidé d’aller faire ce métier par amour, parce que j’ai vu qu’il n’y a pas aussi des femmes. Je me suis dis que s’il y a les hommes qui ont fait les mêmes écoles que nous, nous sommes couronnés par les mêmes diplômes, pourquoi je n’exerce pas ce métier.
Pour Mme Diarra Halima Mariko, comme toute autre profession, celle de conductrice de trains comporte des difficultés. Mais selon elle, l’amour de son métier permet de surmonter tous les obstacles.
« Je voyage avec les hommes. On roule le train dans la nuit, dans la journée, en plein soleil, sous la pluie. Donc, ce sont les difficultés qu’on rencontre sur les voies. Si un train se lâche, si un wagon déraille, donc c’est toi qui dois descendre même en pleine brousse pour voir là où se trouvent les pannes. Il peut y avoir tout, donc, c’est un peu difficile pour les femmes ».
Mariée et mère de deux enfants, Halima Mariko arrive à concilier sa profession et son statut de femme au foyer. Cela, grâce au soutien de son mari et de sa belle famille.
« Tout d’abord, il faut avoir un mari compréhensif pour qu’il ne soit pas jaloux. C’est ce qui te donne même le courage d’exercer le métier. Je remercie le bon Dieu, il me comprend même si je voyage. C’est lui même qui m’accompagne à la gare pour que je prenne le train. Je remercie aussi ma belle famille, ma belle mère, qui prend soin de mes enfants qui je m’absente ».
Convaincu qu’il n’y a pas de métier réservé aux hommes ou aux femmes, Halima invite ses sœurs à se battre et ne pas céder à la facilité.

Studio tamani

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