Le Mali, en marge de la communauté internationale a célébré, jeudi, la journée internationale de la femme. Elles sont nombreuses celles qui mènent la lutte pour l’autonomisation de la femme sans, pour autant connaitre le sens donné au 8 mars. Sitan Diarra, 32 ans, qui n’est passée par aucune école, fait partie de cette catégorie de femme. La jeune femme a passé sa journée le balai dans sa main. Son quotidien de tous les jours.
Mois de mars. Il est 9h. Sur un blanc en bois, Sitan Diarra profite de sa pause à l’côté de son amie. La jeune femme va reprendre son service dans 30 munîtes pour terminer à 14h. En attendant, la dame échange quelques mots avec son amie, vendeuse de beignet de mil à Hamdallaye. Sujet d’actualité, le 8 mars. Sitan Diarra s’y connaisse moins. « Je n’ai pas cherché à comprendre pourquoi, le 8 mars est fêté », répond-t-elle. Jambe croisée l’une sur l’autre, la trentagénaire est plus l’aise à présenter ses outils de travail, le balai. Elle a est impressionnée par un en particulier « Je viens m’en acheter un nouveau balai hier. Je l’ai payé moi-même », dit-elle. Et monte du doigt les anciens. Ils sont arrangés dans un kiosque de vente inhabité. Depuis plus d’un an, Sitan travaille à groupe Ozone. Elle est agent en charge de la propriété de la ville de Bamako. Ces temps ci, Sitan est sur l’avenue Cheick Zayed, à Hamdallaye. Elle les nettoie chaque jour sauf les vendredis, son jour de repos. Ce qui, ne passe pas sans accrochage souvent avec les usagers. « C’est un travail difficile. Les usagers surtout les conducteurs de Sotrama et de moto nous insultent en longueur de journée. D’autres, de leur véhicule, crachent et jettent des peaux d’aliments sans s’assurer que ça peut tomber sur quelqu’un», explique-elle.
La femme jeune ne se laisse pas abattre par ses mots de découragement qu’elle attende de certains usagers. Elle est déterminée « Je quitte chez moi à 5 heures du matin pour arriver à l’heure à mon lieu de travail, prévue à 6h. Je fais les taches ménagères avant. Je n’ai pas honte de ce que je fais parce que je gagne dignement ma vie. La femme est le plier de la famille, c’est pourquoi elle doit être courageuse et brave dans toutes les situations »dit-elle d’un aire imposant. En uniforme de travail, pieds couverts de poussière glissés dans une tong, dans cet accoutrement, Sitan laisse voir sa foi religieuse aussi. Elle porte son voile sous sa cassette. Celui lui sert aussi de cache-nez contre la poussière. Fata, la vendeuse du beignet de mil qui, la connait à peigne un an, a remarqué ce courage en sa nouvelle amie. Au fil du tems, les deux dames ont tissé un lien d’amitié.
Avant Sitan Diarra était femme de ménage. Elle faisait la lessive pour des gens. Aujourd’hui, la mère de cinq enfants contribue à l’épanouissement de sa famille. Son mari pour le moment ne travaille pas.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Les Echos