Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, Marie-Noëlle Diarra.
Sur le ring et dehors, Marie-Noëlle Diarra se bat, constamment. La jeune fille de 23 ans est aujourd’hui l’une des meilleures boxeuses au Mali, une valeur sûre. Afin de canaliser son énergie débordante, c’est sa grand-mère qui lui suggère en premier de pratiquer un sport. Elle était à ce moment à mille lieues de se douter qu’elle enfilerait des gants. Elle débute d’abord par le karaté. Assidue à la tache, elle réussit bien dans cette discipline, mais sa tête est ailleurs. Dès qu’elle apprend que la boxe féminine se pratique au Mali, elle troque le kimono blanc et passe des tatamis aux rings. Elle apprend les fondamentaux, taille son corps pour ce sport et frappe fort. Marie-Noëlle Diarra, que ses parents soutiennent tant bien que mal en dépit de leurs revenus modestes, sait où elle veut aller. Son père, un agent de Transrail à la retraite, et sa mère, une couturière, encouragent leur fille en dépit du scepticisme et de moqueries qui peuvent entourer une boxeuse. « Ce sport, d’habitude réservé aux hommes, une fille qui le pratique ici au Mali a peu de chances de se marier ». Cette formule, Marie-Noëlle et sa famille l’ont trop souvent entendue. Mais l’athlète, qui a disputé son premier combat en 2018, ne s’en laisse pas conter. Dans la vie, des sacrifices sont nécessaires pour atteindre ses objectifs. « Les gens vous respectent lorsqu’ils voient que vous avez un but bien précis et que vous vous donnez les moyens de l’atteindre ». Dans la catégorie des moins 63 kg, elle gagne tout au Mali. Elle a été élue en 2018 parmi les meilleurs boxeurs professionnels de l’année du Gala international de la boxe. Marie-Noëlle rêve loin, elle rêve en or. D’un titre olympique notamment, qui lui ouvrirait en grand la voie vers une carrière internationale.
Source : Journal du Mali