Les “gilets jaunes”, indifférents au débat national lancé par Emmanuel Macron pour résoudre cette crise inédite, défilaient lors de leur vingtième samedi consécutif pour réclamer plus de justice sociale, en dépit des interdictions de manifester visant à éviter de nouveaux heurts.
Le ministère de l’Intérieur a recensé 5.600 manifestants à 14H00 en France, dont 1.800 à Paris. Un chiffre en baisse par rapport aux 8.300 annoncés par le ministère samedi dernier à la même heure (dont 3.100 dans la capitale). Le comptage des autorités est contesté par les “gilets jaunes”, qui annoncent leur propre chiffre chaque semaine.
Paris
A 14H, la police avait procédé à 25 interpellations, 20 verbalisations pour avoir manifesté sur le périmètre interdit et 8.053 contrôles préventifs, selon la préfecture. Échaudée par les saccages sur les Champs-Elysées voici deux semaines, la préfecture de police de Paris a de nouveau interdit les manifestations sur la célèbre avenue, ainsi que dans un périmètre incluant l’Elysée et l’Assemblée nationale.
Les autorités s’attendent à une hausse de la participation en région
La nouvelle contravention de 135 euros, à laquelle s’exposent ceux qui bravent l’interdit, reste en vigueur après le rejet vendredi par le Conseil d’Etat du recours de la Ligue des droits de l’homme. A Bordeaux, plusieurs milliers de personnes manifestaient et de nombreux commerçants ont fermé boutique, répondant à l’appel du maire à décréter “ville morte” ce bastion du mouvement, face à la menace de violences. Le nombre de manifestants était évalué au double de la semaine dernière (soit près de 5.000).
Les policiers en ont “ras le bol” d’être des “boucs émissaires”, a dit à l’AFP Frédéric Lagache, secrétaire général du syndicat de police Alliance. “Cela fait vingt week-ends de suite que nous sommes mobilisés, vingt week-ends de suite sans repos et vingt week-ends de suite que l’on nous critique”.
“Je serai là jusqu’à la fin”
Quelques échauffourées se sont produites à Avignon entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont tiré des grenades pour les disperser. “Vivre, pas survivre de mon salaire”, a écrit à Lille Marie, 38 ans, sur son gilet jaune. “Je veux trois choses: la hausse des salaires, la baisse des taxes et le RIC (référendum d’initiative citoyenne)!”.