Le comité mixte de sécurité va déployer son énergie pour arriver à maîtriser totalement la ceinture frontalière d’environ 2200 km, en renforçant les mesures de sécurité pour lutter contre le terrorisme, le crime organisé et l’immigration illégale dans la région.
Les travaux de la 4ème session du comité mixte de sécurité algéro-malien ont débuté hier à Alger. Ce comité va s’atteler à traiter des questions d’ensemble qui ont trait aux aspects frontaliers sur le plan sécuritaire comme cela a été précisé dans la déclaration d’ouverture par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur algérien et le secrétaire général du ministère
malien de la Sécurité et de la Protection civile, Aser Kamate.
Le représentant algérien dans cette commission, Salah Eddine Dahmoune, a rappelé lors de cette réunion mixte l’attachement de «l’Algérie à coordonner avec le voisin malien sur les questions en rapport avec la sécurité, à l’image de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et les narcotrafiquants», a mentionné le représentant de la partie algérienne.
Il faut dire que cette quatrième rencontre axe son travail sur la mise en oeuvre et la concrétisation des recommandations inhérentes aux accords de paix de Bamako qui ont vu le jour à l’issue de ce qui est appelé «processus d’Alger». Ce processus stipule une coordination approfondie et rigoureuse entre les deux pays sur des questions frontalières dans leur ensemble. La sécurité qui intervient en premier ordre a été abordée avec force de par la situation qui caractérise le Mali comme crise et ses retombées sur nos frontières. Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur a soulevé les lenteurs et les retards enregistrés dans la mise en oeuvre des recommandations de la commission mixte de la 3ème session de ladite commission en 2017 à Bamako.
L’immigration illégale et le réseau des passeurs qui l’organise ont été soulevés comme aspect qui nécessite une intervention urgente pour parer à ces dangers qui menacent la stabilité et la Sécurité nationale des deux pays. La partie algérienne a insisté sur «l’importance de la coopération et de la mise en place de mécanismes efficaces pour la lutte contre l’immigration illégale et ses branches criminelles activant sur les frontières algéro-maliennes», c’est une démarche qui n’a pas changé d’un iota en termes d’exigences depuis la dernière réunion du comité mixte à Bamako. L’approche algérienne se réfère aux accords du «processus d’Alger». D’ailleurs, dans ce sillage, Salah Eddine Dahmoune a rappelé que «la seule issue à la crise malienne pour la sauvegarde de son unité territoriale, de sa souveraineté et la cohésion de son peuple réside dans le processus de paix d’Alger», a-t-il rétorqué. Même si la coopération sécuritaire contribue dans la stabilisation de la situation au niveau des frontières algéro-maliennes, cela ne pourrait suffire comme cela a été rappelé par les deux hauts responsables du comité mixte. La Réconciliation nationale et le dialogue inclusif sont les seuls mécanismes pour asseoir les jalons d’une solution politique globale et consensuelle entre les parties du conflit. Dans ce sens, le représentant algérien a souligné l’importance de «l’expérience algérienne en matière de Réconciliation nationale a pu résoudre les questions politiques et sécuritaires du pays. Cette expérience doit permettre au peuple malien de trouver une issue à sa crise politique et au cycle de violence qui caractérisent le pays», a-t-il noté.
Dans le même registre, le représentant malien, Aser Kamate, a abondé dans le même sens en indiquant «saluer le rôle important de l’Algérie dans la stabilisation du Mali et plus précisément avec la mise en oeuvre des accords de paix de Bamako nés du processus d’Alger», et d’ajouter «le tout-sécuritaire ne suffit pas, la solution réside dans un dialogue politique global et la résolution des problèmes socio-économiques des Maliens», a-t-il souligné. Il faut rappeler aussi que l’Algérie à travers l’«accord d’Alger» pour la paix dans le Nord du Mali a contribué fortement dans la mise en place de structures administratives relevant de la collectivité locale et aussi la formation et la mise à niveau de la police malienne et les cadres de la Protection civile. Le comité mixte de sécurité va déployer son énergie pour arriver à maîtriser totalement la ceinture frontalière d’environ 2200 km en renforçant les mesures de sécurité pour lutter contre le terrorisme dans la région, l’immigration illégale et le crime organisé.