Après la marche verte ayant permis de lancer l’opération de parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume, le Roi Mohammed VI a livré, dans son adresse à la nation à l’occasion du 44è anniversaire de cette marche, une feuille de route pour la grande marche du Maroc sur la voie du développement.
Ce nouveau modèle voulu et tracé par le Souverain est fondé sur un développement qui englobe toutes les régions, porté en cela par le grand chantier de la régionalisation avancée.
La nouvelle dynamique à insuffler à la région du Souss-Massa pour consolider sa place charnière à cheval entre le nord et le sud du Royaume, la « réflexion sérieuse » à engager pour la mise en place d’une liaison ferroviaire Marrakech-Agadir, en perspective de l’étendre plus vers le sud, ne sont qu’un aspect de l’ambition affichée par le Souverain d’assurer un développement harmonieux des régions du Royaume.
« Nous appelons à une réflexion sérieuse sur l’établissement d’une liaison ferroviaire entre Marrakech et Agadir, en envisageant la perspective d’une extension ultérieure au reste des Provinces du sud.
Nous préconisons aussi le développement du réseau routier que nous renforçons d’ores et déjà par la mise en place de la voie express Agadir-Dakhla.
Cette ligne contribuera non seulement au désenclavement de l’ensemble de la région, mais surtout à son développement et à son essor économique (…). Ce projet d’infrastructure ferroviaire constituera enfin un levier essentiel pour la création de nombreux emplois, non seulement dans la Région de Souss, mais aussi dans toutes les zones avoisinantes«, a fait valoir le Roi.
En effet, outre la marocanité sur le Sahara, propos du jour, et réitérée d’emblée dans le discours royal, il s’agit aujourd’hui, 44 ans après avoir récupéré cette partie spoliée de la terre marocaine, de poursuivre la démarche pragmatique et portée par le Roi Mohammed VI, dans l’objectif de réaliser le développement escompté, dans une logique de solidarité régionale et de justice territoriale.
Au-delà de son message classique destiné à mettre en avant la grandeur et l’importance de la marche verte dans l’histoire moderne du Maroc, l’adresse royale, résolument tournée, a tracé les contours de mégaprojets sous-tendus par une véritable approche socio-économique qui n’exclut aucune région, et qui place les provinces du sud du Royaume, trait d’union entre le Maroc, le Grand Maghreb et l’Afrique, au cœur de ce projet de développement.
C’est dans cette même logique que le Roi a déploré que la dynamique initiée et menée tambour battant par le Maroc, soit quelque peu handicapée par un immobilisme mortel de la structure maghrébine, au moment même où la jeunesse et le monde des affaires du Maghreb nourrissent de grands espoirs et réclament davantage d’ouverture et d’intégration pour être en mesure d’assumer un rôle de partenaire crédible aussi bien pour l’Europe que pour l’Afrique et le monde arabe.
« Nos frères arabes désirent voir le Grand Maghreb s’associer à l’édification d’un nouvel ordre arabe. Les espoirs et les attentes sont énormes, les défis sont nombreux et complexes. Mais, on peut déplorer que certains n’en mesurent pas l’importance. En vérité, notre ennemi commun réside dans l’immobilisme et le faible niveau de développement que connaissent encore nos cinq peuples«, a assuré le Roi à ce propos.
En somme, le discours royal à l’occasion de l’anniversaire de la Marche verte, livre une lecture géopolitique globale, autant nationale que régionale, qui met l’accent sur les défis à relever pour le Maroc au plan interne, mais également au sein de son environnement régional et international.
MS
Source: L’Aube