L’observateur est frappé par la jeunesse des couples et à vu d’œil, les jeunes femmes ont un âge compris entre 12 et 14 et moins de 22 ans pour les jeunes époux. Le Maire Ousmane Simpara dit Baye s’est attelé à cet exercice, le mercredi dernier, de 8 heures à 17 heures.
Pour la seule journée, il y a eu 125 mariages célébrés. La date se fixe dans le vestibule du Chef du village par le Conseil de village ; mais, bien avant, les notables prennent le soin de demander à l’autorité religieuse de faire des consultations occultes afin de proposer le mois propice à cet événement. Et le dernier jeudi de ce mois est toujours choisi comme date de célébration de ces mariages. Cette année, l’événement coïncide tombe sur un mercredi, le 11 avril. La tradition a donné droit à une famille d’hommes de caste de recenser tous les mariages célébrés ce jour.
Ainsi, des missionnaires sillonnent toute la ville de Banamba et ses contrées pour recenser le nombre exact de mariages célébrés. Cet événement grandeur nature confirme les propos du chanteur Abdoulaye Sarré : «Celui qui ne se rend pas à Banamba n’est pas élégant». Les Habitants de cette ville, située à moins de 100 km de Koulikoro, se sont entièrement mobilisés. Ce jour, pas de marché, pas d’écoles, pas de travail et tout le monde au mariage. Car, ce jour, il y a dans chaque famille une fille ou un garçon qui se marie. À Banamba, c’est l’événement de l’année, le jour tant attendu. En fait, l’Officier d’état civil commence à sceller des mariages depuis le début de semaine. Au total, près de 400 couples se sont dit oui devant le Maire cette semaine, dont 125 pour la seule journée d’hier mercredi 11 avril. Selon le Maire, certains mariages étaient célébrés à Bamako puisque on commence à délocaliser les manifestations, mais qui se tiennent le même jour. Les jeunes couples sont reçus par l’Officier d’état civil par groupes de 20. Cela à commencer à 8 heures pour prendre fin à 17 heures. Autre remarque, c’est que la plupart de ces jeunes filles sont mariées à des hommes émigrés. Et, du coup, elles passeront plusieurs années à gérer cette pression, faite de l’absence de l’âme sœur. D’où, entre temps, c’est la tentation qui a raison de ce cœur brisé. Poussées par la famille, les amies, beaucoup de jeunes filles croient qu’en épousant un «Toungaranké» (Aventurier), elles n’auront pas de soucis au plan matériel et financier. Au passage, force est d’admettre qu’au Mali, les 60% des mariages contractés dans l’année font objet de divorce. Parmi les causes, il y a l’impréparation des jeunes mariés (e).
Mahamadou YATTARA
Source : Le Combat