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3ème Conférence nationale de Yelema : Le RPM a brillé par son absence

La 3ème Conférence nationale du parti Yelema s’est tenue, le week-end, dans la salle des 1 000 places du Centre international de conférences de Bamako (CICB). Les travaux se sont déroulés sous la houlette de son président l’ancien Premier ministre Moussa Mara, en présence de plusieurs cadres du parti et des représentants des partis politiques amis.

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Au cours de cette rencontre, plusieurs questions ont été abordées par les responsables du parti notamment la structuration et le financement du parti, l’orientation politique de Yelema et les futures élections. L’occasion a également été mise à profit pour les délégués de se pencher sur les questions du renforcement des capacités des élus pour un meilleur mandat.

Dans son adresse aux militants de Yelema, le président du parti a égrainé les différentes pratiques qui plombent le développement socioéconomique et politique de notre pays. À le croire, ce qui affaiblit et handicape le Mali, c’est d’abord la corruption, l’individualisme et la quête effrénée de l’argent, par tous et partout. « L’argent est devenu le Dieu de notre société. Du policier en circulation au dirigeant le plus important, de l’enseignant au juge en passant par le secrétaire particulier, on est obnubilé par l’enrichissement et on n’hésite pas à marcher sur les principes, les lois, l’intérêt du service ou du pays pour s’en procurer », a-t-il déploré.

Selon lui, les Maliens n’ont plus honte de voler, de mentir, de s’humilier pour avoir de l’argent ou avoir une position permettant d’en avoir. « Tant qu’on ne pense qu’à son portefeuille ou à celui de sa famille, on ne peut penser au pays. Tant que chacun ne pense qu’à soi, il ne peut y avoir de pays », a-t-il martelé.

Et de poursuivre que notre société est gangrenée par l’impunité dont les conséquences sont inestimables. « Il faut faire, rien ne se passera. C’est la phrase habituelle que l’on entend partout dans notre pays, au bord d’un champ, dans un atelier, dans un service ou sur les ondes. Le Malien est aujourd’hui persuadé que, quels que soient les forfaits commis, même les plus graves, il n’y aura pas de sanction », a-t-il laissé entendre.

Aussi, a-t-il dénoncé, le manque de leadership et de gouvernance dans nos services publics. « Le leadership, qu’il s’agisse de la direction d’une école ou niveau le plus élevé, ne se caractérise malheureusement pas souvent par l’exemplarité ni par l’esprit de sacrifice pour la collectivité. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut pas une réalité », a-t-il renchéri.

À ses dires, tous les Maliens sont témoins de cas flagrants d’incompétences à exercer les fonctions occupées. Aussi, dit-il, l’incapacité à proposer une vision et à fixer un cap aux populations est d’un reproche qu’on peut faire aux leaders dans notre pays. « Le président du conseil de cercle qui n’a pas de programme fait écho au ministre qui apparaît comme un réfugié dans son département. Il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait où aller. Il n’y a pas d’issue pour un avion dont le pilote ignore la destination de son vol. Il faut se plaindre ce pilote, il faut prier pour cet avion et ses passagers » a indiqué l’ancien Premier ministre.

Évoquant le bilan de sa formation politique lors des dernières élections communales, dira que le parti Yelema reste engager vers la conquête du pouvoir pour mettre en œuvre son programme. « Le parti qui participait à ses premières élections locales a pu obtenir 15 postes de maire, dont la ville de Mopti et la commune IV du district de Bamako. Le parti a également enregistré 415 postes de conseillers municipaux, repartis dans tous les cercles où il y a eu des élections. Ce résultat est honorable, mais nous le prenons comme un encouragement à poursuivre les efforts d’implantation du parti en vue des échéances futures », a-t-il précisé.

De son analyse, nonobstant la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger, les Maliens restent sceptiques quant à l’issue de la grave crise multidimensionnelle qui secoue notre depuis 2012. Car, dit-il sa mise en œuvre piétine dangereusement. « Nous devons presser les pas vers la mise en œuvre entière de l’Accord de paix en ayant comme point de mire la présence effective et sécurisée de l’administration sur toute l’étendue du territoire national. Sans cela, il n’est pas envisageable d’organiser les élections régionales et locales sur tout le territoire. Sans cela, les élections générales de 2018 seront elles-mêmes menacées», a-t-il proposé.

Sur le plan politique, il a souligné que Yelema inscrit son action au sein de la majorité présidentielle. Avant de réaffirmer le soutien du parti du changement au président IBK. Ce soutien, précise-t-il, est sans contrepartie en termes de postes ou d’avantages. « Nous lui demandons de travailler à sortir notre pays des difficultés. Et dans cette perspective, nous ne cesserons jamais de dire la vérité qui est une vertu cardinale de notre engagement politique », a-t-il soutenu.

Sur les sentiers de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, il a rappelé que des actes ont été posés, des textes votés, mais de véritables preuves d’une lutte à la hauteur des attentes. Et d’inviter le gouvernement à agir courageusement dans ce domaine et de manière énergique afin d’envoyer des signaux positifs que les Maliens attendent.

Sur la question sensible des flux migratoires et de la Diaspora, il dira que l’enjeu principal porte sur la mise en œuvre d’une politique qui agira sur plusieurs axes notamment la protection et la promotion de nos compatriotes, le partenariat avec la Diaspora pour le développement du pays comportant leur implication dans la conduite d’initiatives de création de richesse et leur engagement à ne pas encourager l’émigration irrégulière ainsi que l’engagement de lutte contre les organisations criminelles qui facilite le départ et la mort de nos jeunes dans le désert ou la mer.

Il convient de noter que le parti au pouvoir a brillé par son absence lors de la 3ème conférence nationale du parti Yelema. La question est revenue plusieurs fois lors des discussions.

                  Mama PAGA

La rédaction

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