C’est au Pavillon des Sports du Stade Omnisports Modibo Keïta que l’annonce a été solennisée. Housseyni Amion Guindo sera candidat dans la course pour Koulouba 2018 face à son ancien employeur, le président de la République sortant.
Il faut dire d’ores et déjà que l’événement n’a pas drainé autant de monde qu’attendu, pour un évènement annoncé une année plus tôt lors du congrès du parti de la quenouille. Et c’est peut-être cette donne qui explique la clôture prématurée des travaux avant 16h au lieu de 17h comme prévu. Qu’à cela ne tienne, comme en 2013, le président de la CODEM a décidé de se lancer dans la bataille pour le Palais présidentiel. L’heure fatidique d’affirmation de la 4ème force politique du pays a ainsi sonné et marque un tournant décisif dans la vie de cette formation politique qui a soufflé ses 10 bougies et qui aura une influence indéniable sur l’échiquier politique
Déjà dans son discours d’ouverture, le mythique ministre des Sports a annoncé les couleurs en indiquant que la position de son parti face au scrutin du 29 juillet sera déterminante. Et Poulo d’avouer en même temps que le départ d’Hadi Niangadou de Parti aura été déterminante dans sa démission du Gouvernement. L’ancien député de Sikasso le dira en ces termes : « En effet ce n’est un secret que ces derniers temps nous avons enregistré quelques défections au sein de nos rangs. Toutes choses que nous regrettons.
Toutefois il y a lieu de signaler que ces départs sont largement compensés par des adhésions massives aussi bien en nombre qu’en qualité sur toute l’étendue du territoire et à l’étranger»
En plus plus d’avoir été au cœur de la crise FEMAFOOT, pour avoir géré le département des Sports durant presque 3 ans, il aura été sa s doute mis en difficulté par le 2ème vice-président du Parlement malien Hadi Niangadou. Plusieurs cadres et élus ont en effet claqué la porte pour rejoindre le député, qui s’est retiré pour une chose : son soutien à la réélection du Chef de l’Etat IBK. L’ancien ministre de l’Education nationale garde toutefois une meilleure impression de la collaboration de son parti avec la majorité présidentielle : « La CODEM à titre de rappel est un Parti qui s’est toujours réclamé de la majorité présidentielle depuis l’élection présidentielle de 2013, qui a porté le Président Ibrahim Boubacar KEITA à la magistrature suprême de notre pays. C’est le lieu pour nous de lui rendre un vibrant Hommage et de le remercier pour la confiance toujours renouvelée en nous pour servir le Mali dans les gouvernements successifs au sein desquels la CODEM à travers ma modeste personne a siégé», a-t-il déclaré face aux membres de sa famille politique.
Mais, au regard des derniers soubresauts ayant débouché sur la démission de M. Guindo du gouvernement, il semble clair aussi bien pour l’opposition que pour la majorité que Poulo est déterminé à «s’occuper de son parti» fortement implanté à Mopti et a Sikasso, même s’il évoque des raisons personnelles pour sa démission.
Somme toute, le cheminement de la Codem avec le chef de l’Etat atteint ainsi un épilogue probablement temporaire parce qu’il n’est point exclu qu’ils se retrouvent à l’heure de départager les finalistes du 29 juillet, un scrutin qui pourrait ne pas se jouer en un seul tour.
En clair, le jeune prétendant à Koulouba pourrait se retrouver avec le statut de faiseur de roi, position dans laquelle il va supplanter de fait l’Adema. Surtout que Pasj est considérablement affaibli par les démissions en cascade et les crises Interminables, tandis que la CODEM en est encore à ses tout premiers malaises internes. 4ème force politique du pays avec une impressionnante implantation sur le territoire, la famille Bleue-blanche dispose en tout cas de tous les atouts pour surprendre. Surtout que les reformes de son président au Département des Sports et de l’Education nationale lui valent aujourd’hui une sympathie non négligeable dans le monde sportif et enseignant. S’y ajoute la proximité d’Housseyni Amion Guindo avec pays profond, un atout tout aussi enviable que le tournant générationnel qu’il incarne.
Idrissa Keïta
Source: Le Témoin