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3e RIMa au Mali. « Les gens nous remercient »

Nous avons joint la semaine dernière par téléphone le chef de corps du 3e RIMa, le colonel Hervé Pierre, actuellement au Mali avec quelque 220 Marsouins vannetais. Il détaille la mission et les conditions de vie sur place.

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Dans quel cadre intervenez-vous au Mali ?
J’ai pris les commandes du Groupement tactique inter-armées (GTIA) « Korrigan » le 4 octobre. Il compte 800 militaires français, dont un peu plus de 200 du 3e RIMa : la 2e Compagnie de combat « Les Chameaux » et l’unité de commandement et de logistique. Ils font partie de la relève qui s’est étalée sur plusieurs jours, début octobre. Nous sommes stationnés près de l’aéroport de Gao, au nord du Mali. Le GTIA « Korrigan » intervient dans le cadre de l’opération Serval de la France, lancée en janvier pour aider l’armée malienne à reprendre le contrôle des territoires du Nord.

En quoi consiste votre mission ?
Comme en janvier dernier, quand la première compagnie de combat du « 3 » (« Les Forbans ») a participé au lancement de la force Serval, à Bamako, il s’agit d’accroître le niveau de sécurité du pays et des populations locales. Nous intervenons en troisième rideau, derrière l’armée malienne et la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma). Il faut notamment faire en sorte que les élections législatives se déroulent dans de bonnes conditions, ce qui a été le cas pour le premier tour, le dimanche 24 novembre. Les résultats ne seront connus que le 5 décembre. Le second tour est programmé le 15 décembre, et les résultats définitifs sont attendus le 25 décembre.

Concrètement, comment cela se traduit-il sur le terrain ?
Outre la sécurisation de l’aéroport, nous menons des opérations sur le terrain, parfois assez loin de Gao, pour rechercher des groupes armés ou des caches d’armes. Dans le cadre de l’opération « Hydre », fin octobre, on a par exemple débusqué un gros camp au nord du fleuve Niger. Nous l’avons démonté, puis redistribué les vivres à la population de Gao. Une de nos unités est actuellement stationnée à Kidal et nous opérons des mouvements réguliers dans cette région.

Dans quelles conditions, de sécurité et d’environnement, s’effectue cette mission ?
Il y a bien eu quelques tirs de roquettes et des tentatives d’attentat avortées depuis que je suis arrivé dans la région, mais c’est tout. Cette insécurité, que je qualifierais de résiduelle, est le fait de groupes très isolés, peu nombreux et peu équipés. Pour le reste, nous vivons dans des conditions assez rustiques, sous tente. Les températures atteignent encore 40°C en cette fin de saison chaude. Il faut être vigilant, bien s’alimenter et boire de l’eau. Mais on ne vous envie pas pour autant : on sait qu’il fait froid en ce moment en Bretagne (rires)…

Qu’est-ce qui a changé depuis les événements de janvier et le début de l’intervention française ?
Tout a changé. On assiste à une véritable transformation du pays. Les choses reviennent à la normale. Il n’y a qu’à voir l’effervescence autour du marché de Gao, où l’on retrouve des produits qui ne sont pas vraiment de première nécessité… Les gens nous remercient tous les jours de notre présence. La situation est positive : les structures administratives se remettent en place, les écoles ont rouvert. Il ne reste plus qu’à transmettre le flambeau à la police locale.

Quand doit s’achever votre mission ?
Théoriquement, elle doit durer quatre à cinq mois. La présence française est en diminution : de 4.500 soldats au plus fort de l’opération, nous sommes aujourd’hui 2.800, et le contingent doit descendre à 1.000 personnes à la fin du mois de janvier. Le retour des Marsouins à Vannes devrait donc s’étaler entre la fin des élections législatives et la fin du mois de janvier. On passera vraisemblablement les fêtes de fin d’année loin de nos proches. C’est toujours un moment particulier pour les soldats et leurs familles.

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