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38ème session du Comité de Suivi de l’Accord: pourquoi le choix de Kidal ne tient plus

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé DRAME, accompagné par certains membres du gouvernement, a échangé, hier lundi, avec des partenaires du Mali sur les conclusions du Sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu le 14 septembre 2019, à Ouagadougou. Aussi, il a expliqué les raisons qui ont amené le président de la République à décider du report de la tenue de la 38e session du CSA qui devait se tenir à Kidal aujourd’hui mardi.

En plus du chef de la diplomatie, Tiébilé Dramé, cette rencontre avec les partenaires du Mali (ambassadeurs et responsables d’organisations sous régionale) a enregistré la présence du ministre de la Cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine BOUARE ; du ministre de l’Intégration africaine, Baber GANO ; du haut représentant du chef de l’État pour la mise en œuvre de l’Accord, Mahamadou DIAGOURAGA ; du secrétaire permanent du Conseil national de sécurité, l’inspecteur général Ibrahim DIALLO…
Le ministre Tiébilé DRAME a affirmé que ce Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, tenue à Ouagadougou, a été consacré à la lutte contre le terrorisme. Une rencontre au cours de laquelle il a été demandé à tous les signataires de l’Accord de paix de se démarquer des groupes terroristes.
Dans ses conclusions, la conférence a : réaffirmé que Kidal est partie intégrante de territoire malien ; exigé le respect scrupuleux des symboles de l’Etat, y compris les forces armées reconstituées et de l’administration dans toute la région de Kidal ; encouragé les initiatives nationales tendant à stabiliser la situation.
Le ministre DRAME trouve que les conclusions de ce Sommet sont encourageantes pour les gouvernements et les peuples de la région. Il a soutenu que l’Afrique de l’Ouest a désormais décidé de prendre en main la question de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région. Aussi, a-t-il évoqué l’adoption d’un plan d’action sur cinq ans et l’annonce d’un important appui financier qui s’élève à 1 milliard de dollars.
Le ministre Tiébilé DRAME a largement évoqué les raisons nationales qui ont poussé le président de la République à demander le report de la réunion du CSA qui devait se tenir à Kidal aujourd’hui. Selon lui, c’est au regard d’éléments nouveaux intervenus que le chef de l’État a souhaité que cette session du CSA ne se tienne pas à Kidal.
« Chacun sait que depuis le mois de mai, il y a une dynamique de dialogue national en cours. À la suite de l’Accord pour la paix et l’accord politique de gouvernance, signé le 2 mai, il y a un début de gouvernement d’union nationale qui a été mis en place. Tous les jours nous travaillons à en élargir les bases de cette union nationale. Le Dialogue politique inclusif s’est transformé le samedi passé en Dialogue national inclusif à la suite de discussions importantes avec d’autres acteurs politiques. Cela, dans le souci de rendre cette initiative nationale aussi inclusive que possible », a expliqué le ministre Tiébilé DRAME.
Il a soutenu que ce début d’union nationale enclenchée au mois de mai a connu des développements importants à la suite de rencontres décisives que le chef de l’État a eues avec certains acteurs politiques. De l’avis du chef de la diplomatie malienne, il serait bien de préserver ce consensus jusqu’à la fin du processus.
« Pendant que le dialogue connait cet essor, il est risqué de créer une situation qui pourrait amener des controverses et affaiblir cette unité. Ce n’est pas un refus de tenir une session du Comité de suivi de l’accord à Kidal, il s’agit de reporter afin que toutes les conditions soient réunies et qu’il y ait une réelle normalisation de la situation », a fait comprendre le ministre DRAME.
Pour lui, si une session du Comité de suivi de l’accord doit se tenir à Kidal, il est important qu’il y ait une participation des forces nationales reconstituées dans la sécurité de cette réunion importante.
Le ministre Tiébilé DRAME a balayé d’un revers de la main les rumeurs qui font croire que la position prise par le Niger expliquerait cette décision de report du gouvernement. Pour lui, ce ne sont que des spéculations et que la décision prise par le Niger n’a rien à voir avec le report de la tenue du CSA à Kidal.
« C’est une décision de leadership malien au regard des considérations nationales. Nous sommes capables de nous comporter en majeur pour traiter les questions de notre pays », a conclu le ministre des Affaires étrangères.

PAR MODIBO KONE

Source: info-matin

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