Addis-Abeba accueille depuis hier, dimanche 10 Février 2019, le 32e sommet de l’Union africaine. Un sommet dont les rideaux tomberont aujourd’hui lundi 11 février 2019. À l’ordre du jour de ce sommet : la question de l’autonomisation de l’Afrique et la réforme de l’institution, voire la résolution de la crise politique du Congo. Le but de tous ces points, c’est assurer à ce vieux continent un développement durable. Plusieurs mesures ont jadis été adoptées dans ce sens, mais jusque-là, les choses semblent s’empirer. Ce qui montre à suffisance que ces sommets ne servent que de lieux de retrouvailles entre ces dirigeants insouciants de l’avenir de leur pays a posteriori de leur continent. Ce sommet comme tous les autres n’est qu’une rencontre de plus des pillards du continent.
Depuis hier, dimanche 10 février 2019, les chefs d’état et de gouvernement se trouvent réunis à Addis-Abeba en Éthiopie pour le énième sommet, 32e, de l’Union africaine (UA). Une occasion rêvée pour parler des mesures à mettre en place afin de permettre l’autonomisation de cette institution continentale voire la question de sa réforme institutionnelle.
Depuis sa création voire depuis son ancêtre, l’Organisation pour l’Unité africaine (OUA) créée en 1963, cette organisation ne sert de cadre entre les mains des dirigeants qu’à la formulation d’utopies. Certes, elle est intervenue dans la résolution de certains conflits sur le continent notamment en Libye, en Somalie ou au Darfour. Mais faut-il faire remarquer que la plupart de ces interventions de cette institution sont téléguidées depuis ailleurs. Ce qui prouve à suffisance que cette institution, n’étant pas indépendante dans ses décisions, serait dans la quasi-impossibilité de pouvoir donner un nouveau visage à l’Afrique.
Pour le sommet de cette année qui prendra fin aujourd’hui lundi 11 février 2019, il a été longuement question de l’autonomie de cette institution africaine. Preuve que ses membres sont conscients de sa dépendance. D’ailleurs, n’est-ce pas ce qu’a dit Jean Ping alors qu’il occupait le fauteuil de la présidence de l’union en faisant comprendre que les tentatives de remédiation de l’union africaine notamment celles en Côte d’Ivoire et en Libye en 2011 ne sont pas appréciées par certains pays occidentaux.
Nonobstant, les membres de cette institution disent que leur objectif est que l’Afrique soit au cœur des financements de l’institution en prenant en charge les ¾ des financements de ses programmes. C’est la raison pour laquelle en juillet 2016, les pays s’étaient mis d’accord pour l’instauration d’une taxe de 0,2% sur toutes les importations de certains produits. Cette mesure n’a pas été partagée par tous les membres. Ce sommet verra également naître des discussions sur le nouveau barème des cotisations. Comme tacle la RFI, « Le chemin vers l’autonomie financière est encore long ».
Plusieurs tentatives sont faites parmi lesquelles nous avons la décision de création d’une zone de Libre-échange permettant le commerce intra-africain.
Toutes ces tentatives issues de ces rencontres entre de grands loups ne songeant réellement qu’aux mesures et moyens à mettre en place afin de mourir au pouvoir ne serviront à rien. À chaque rencontre, des mesures seront prévues sur le plan politique, économique, judiciaire, etc., mais ne peuvent servir à grande chose si elles doivent menacer les intérêts d’un goulu du pouvoir. Cela, aucune possibilité réelle de l’y obliger au respect des règles de l’institution ou de la loi fondamentale de son pays si chacun des représentants des pays membres de cette institution continentale sait qu’ils seront tous prêts à agir de la même sorte une fois dans les mêmes situations les jours à venir.
À côté de cet état de fait, comment vouloir prendre son autonomie pendant qu’on s’est laissé endetter jusqu’au cou ou encore auprès de celui à qui tu dois ton pouvoir. La plupart de ces dirigeants qui sont présents aujourd’hui à ce sommet sont conscients qu’ils ne sont pas les élus de leur peuple et sont à leur poste de président parce qu’ils ont accepté de jouer le jeu de l’occident qui accepte aussi en fin de compte de les endetter afin de mieux se servir d’eux. Comme on le dit : « La main qui donne, c’est la main qui gagne ».
Dans ces circonstances malencontreuses, l’union africaine ne peut pas espérer sur l’autonomie recherchée. La première autonomie doit consister si les chefs d’État ont réellement la volonté de l’organisation d’élection libre, transparente et crédible dans leur pays en respectant le choix de leur peuple. Le respect des constitutions doit être un impératif. Pour ce faire, il faudrait adapter les constitutions aux réalités culturelles des pays respectifs en invitant de télétransporter des constitutions étrangères.
En matière de sécurité, il faudrait que les pays africains soient en mesure d’assurer leur propre sécurité. Outre tous ceux-ci, faire profiter les populations des richesses locales ou nationales exploitées dans leur sous-sol. La révision des systèmes éducatifs doit également être un impératif. Qu’en est-il de la sortie au franc CFA ? Sur ce point, l’Allemangne et l’Italie ont d’ores et déjà déblayé le terrain en montrant aux Africains que cette monnaie est source de néocolonialisme des pays africains par la France. La balle est dans le camp des Africains s’ils veulent obtenir la « dénéocolonisation ». Sans ces quelques mesures et une réelle volonté de les mettre en application, ces sommets se réduiront à de simples utopies pour non seulement berner la conscience des citoyens, mais aussi pour se berner tout en gaspillant les maigres ressources que restent aux pays africains après que l’occident s’en est servi.
Ce 32e sommet comme tous les autres constitue une rencontre de plus des pillards du continent parce que ne servira pratiquement à apporter le moindre changement en Afrique. Un continent en proie à plusieurs maux dont la plupart relèvent de la mauvaise gouvernance et de l’ingérence étrangère dans les affaires de la plupart des pays. Comme l’a souligné la semaine dernière le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres et le président de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat en parlant de l’insécurité en Afrique. À leurs dires, c’est l’ingérence de mercenaires étrangers qui aggrave la situation de l’insécurité en Afrique.
Voulez-vous réellement obtenir l’autonomie de l’Afrique pour assurer son développement, ayez d’abord la volonté constante et l’amour pour ce continent !
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays