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31è AG ordinaire du Groupe Ecobank : PERFORMANCE FINANCIÈRE, MAIS PAS DE DISTRIBUTION DE DIVIDENDE

Le Groupe Ecobank a réalisé en 2018, un bénéfice de 322 millions de dollars contre 182 millions en 2017, soit une hausse de 77%. Mais, pour consolider sa situation financière, la société a décidé de ne pas distribuer de dividende aux actionnaires.

 

Le Groupe Ecobank ou Ecobank Transnational Corporated (ETI) a tenu, jeudi dernier à Lomé, sa 31è assemblée générale ordinaire. La rencontre a eu lieu au Centre panafricain Ecobank, siège de la banque. La session a procédé à l’examen des résultats et à l’approbation des comptes au 31 décembre 2018, au renouvellement des mandats d’administrateurs et des commissaires au compte ainsi qu’à la ratification de la cooptation d’administrateurs.
Les responsables de l’institution financière qui ont pris la parole, particulièrement, le président du Groupe, Emmanuel Ikazoboh, et le directeur général, Ade Ayeyemi se sont particulièrement réjouis des performances enregistrées par la banque en 2018. En effet, en 2018, le Groupe a réalisé un bénéfice de 322 millions de dollars contre 182 millions en 2017, soit une hausse de 77%. En plus, il a réalisé un bénéfice attribuable à ses actionnaires de 262 millions de dollars, soit une hausse de 47%. Quant au ratio d’efficience ou coefficient d’exploitation, il n’a cessé de s’améliorer et s’est établi à 61,5%, malgré une croissance timide des revenus. Par ailleurs, la santé du portefeuille de crédit mesurée par le coût du risque s’est améliorée à 24% contre 3,3% en 2017. A cela, il faut ajouter que la société a augmenté son résultat avant impôt de 51%, ce qui a permis de dégager un rendement des fonds propres retraités des survaleurs de 21%.

La banque commerciale, de son côté, a quitté le rouge et enregistré un résultat avant impôt de 29 millions de dollars en 2018, contre une perte avant impôt de 32 millions en 2017. La banque des particuliers, elle, a dégagé un résultat avant impôt de 62 millions de dollars contre 46 millions en 2017. Quant à la banque de grandes entreprises et d’investissement, elle a enregistré un résultat avant impôt de 268 millions de dollars, en légère hausse par rapport à 2017, principalement en raison d’une réduction des pertes de valeur.
Cette tendance à la hausse est principalement due à une réduction des pertes de valeur et à la baisse des charges d’exploitation. Ces résultats obtenus témoignent de la rigueur constante appliquée à la gestion des coûts, de l’engagement en matière de gestion des risques et de l’assainissement continu du portefeuille de crédit, indique le rapport annuel publié par la Banque.
Cependant, malgré les performances, compte tenu des facteurs tels que les nouvelles exigences de fonds propres réglementaires auxquelles le Groupe est soumis, ETI a recommandé de ne pas verser de dividende dans l’intérêt supérieur de la société.
Dans son intervention, le directeur général du Groupe, Ade Ayeyemi, tout en faisant le bilan des principales réalisations en 2018, s’est réjoui des résultats financiers qui, selon lui, affichent une performance solide. La santé du portefeuille de crédit s’est améliorée. En plus, la société a réduit ses effectifs pour être plus efficace grâce à l’évolution constante des technologies dans le secteur bancaire et à la dématérialisation croissante des services bancaires, a-t-il ajouté. C’est ainsi que dans la logique de transition des services physiques aux services numériques, près de 345 agences, pour la plupart non rentables, et principalement au Nigeria et dans la région Afrique centrale, de l’Est et Australe, ont été fermées. Le Groupe a particulièrement accompli des progrès au Nigeria et diminué les risques en investissant dans les technologies.
S’agissant de la question d’adéquation des fonds propres du Groupe, Ade Ayeyemi a expliqué que les ratios de fonds propres sont supérieurs aux exigences réglementaires minimales.
En perspectives, Ecobank Transnational Corporated va continuer à investir dans la technologie, principal catalyseur de sa stratégie. La réussite financière à long terme, reste sa priorité raison pour laquelle, le Groupe va continuer à développer et améliorer les plateformes technologiques qui permettent de dialoguer avec plus de clients et de partenaires et de déployer une stratégie de communication numérique robuste.

L’optimisation du capital, la culture de l’excellence et la création de valeur restent également au nombre des priorités. L’assemblée générale a renouvelé le mandat du directeur général pour une période de trois ans, ratifié la cooptation de trois administrateurs pour trois ans et renouvelé le mandat des commissaires au compte. Le prix du président pour le développement durable, sur la base de la performance des activités en 2018, a été attribué à Ecobank Ghana.
En marge de l’assemblée générale, les responsables de ETI ont organisé une conférence de presse. Les questions ont porté, entre autres, sur la non distribution de dividende aux actionnaires, l’impact du mécanisme mis en place en 2018, pour absorber les créances douteuses, l’impact de la banque numérique sur le taux de bancarisation de ETI, celui de la situation sécuritaire au Sahel sur les activités du Groupe.
Sur la non distribution de dividende, les responsables de ETI ont répondu qu’il s’agit avant tout de renforcer la situation financière de l’entreprise, d’avoir une base financière solide avant de recommencer à distribuer des dividendes, même si la base financière est en train de s’améliorer. La situation a été expliquée aux actionnaires et ils ont compris, ont-ils développé.
S’agissant du numérique, le DG s’est réjoui des performances de la banque et du fait que ETI soit le lauréat du prix de la banque numérique 2018. Le taux de bancarisation, lui, a évolué grâce à la solution digitale et le nombre de clients du Groupe est passé de 10 millions à 20 millions, a-t-il précisé.
Sur la situation au Sahel, il dira que des problèmes de sécurité existent partout dans le monde. Les Etats de cette partie du monde font tout pour assurer la sécurité et Ecobank va continuer à les accompagner en matière de développement, a-t-il souligné avant de mettre l’accent sur le fait que grâce à de gros efforts, la situation des créances douteuses a positivement évolué. «Ceux qui prennent les prêts doivent rembourser. Beaucoup d’emprunteurs utilisent les prêts à d’autres fins. Ils doivent rembourser et nous travaillons à cela. Actuellement, le nombre de prêts non performants est en train de baisser en raison d’une réduction permanente du coût du risque. L’impact est surtout perceptible au Nigéria», a t-il conclu.

Envoyée spéciale Fatoumata MAÏGA

L’Essor

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