En Afrique, les meilleures pratiques traditionnelles et culturelles peuvent servir pour la promotion la santé de la reproduction des jeunes.
C’est dans cette optique qu’en marge du sommet Afrique France, les premières dames d’Afrique se sont penchées sur ses vielles pratiques, en partageant leurs différentes expériences spécifiques sur la question. Les principales idées au cours de la rencontre ont permis aux différents pays d’adopter un engagement afin que les pratiques traditionnelles équilibrent la santé de la reproduction.
Le Mali bien connu par sa tradition légendaire d’hospitalité « Djatiguiya » ne dérobe pas à la règle. C’est par une note musicale des grandes artistes de renoms du Mali, que la première du Mali Keita Aminata Maiga a accueilli ses sœurs d’Afrique ce samedi 14 janvier à l’hôtel Salam.
Le 27ème sommet Afrique France est une occasion également pour les premières dames d’Afrique de se réunir afin de discuter des maux qui minent le secteur d’intervention qu’elles ont en commun : La santé de reproduction des jeunes.
Cette santé de la reproduction est le bien être général tant physique, mental et social tout ce qui concerne l’appareil génital. Elle permet de mener une vie sexuelle satisfaisante, épanouie et en toute sécurité.
Selon le professeur Lamine Traoré socio-anthropologue « En Afrique subsaharienne les indicateurs sont alarmants quant à cette santé de reproduction. Déjà de 15 à 17 ans, la convulsion moyenne est de 12% et se situe autour de 108 / 1000 en 2013. La moyenne des pays échantillonnés sont le Burkina Faso, le Congo, le Gabon, Madagascar, le Niger, le Sénégal, Tchad »
Cette fois ci, pour mener à bien leur mission, les first ladyes changent de stratégie en se focalisant sur des pratiques traditionnelles et culturelles. Cela pour contribuer de façon harmonieuse à l’équilibre de la santé de reproduction chez les adolescents et les jeunes.
Pour ce faire la première dame du Mali Keita Aminata Maiga propose « le control social par les pairs ou (confiage), l’éducation sexuelles et sociale des initiatrices nuptiales (Manyamabaga) et l’abstinence pour l’éloignement de la jeune maman ou (Denafin). Ce triptyque de pratiques traditionnelles, assez répandues partout au Mali, contribue de façon harmonieuse à l’équilibre de la santé de reproduction dans beaucoup de nos sociétés traditionnelles. »
La première dame du Mali de renchérir « les jeunes couples doivent garder une complicité consistant en des échanges verbaux, de secrets et de compagnonnage. Cependant, ce copinage exclut les rapports sexuels qui sont formellement prohibés. D’ailleurs, lors de la cérémonie solennelle de (confiage) les jeunes filles et garçons prêtent serment de ne jamais avoir de rapports sexuels et de se partager mutuellement de cette tentation et de ne transgresser les valeurs morales et les convenances sociales de la communauté. Les jeunes ainsi mis en couple ne seront pas mariés l’un à l’autre. La virginité des jeunes filles déterminaient pour beaucoup de la considération de son époux, de sa belle famille, de la respectabilité de sa famille d’origine et de celle de son copain chargé de veiller sur elle »
L’idée est que les rapports sexuels hors mariages contribuent au trouble de l’ordre social et occasionnent la colère des esprits entrainant sécheresses, épidémies et infertilité des jeunes.
Tour à tour, les premières d’Afrique se sont exprimées sur nos anciennes habitudes qu’elles jugent nécessaires. Au terme de la rencontre, Elles ont pris des engagements à soutenir toutes les initiatives visant à la transformation des normes sociales et culturelles négatives au profit de celles positives. Ce qui permettra aux jeunes de réduire leur vulnérabilité et contribuer en même temps au développement socio économique de l’Afrique.
Moussa Papa Haidara
Source : Info-mali
