Les chefs d’Etat et de gouvernement l’Union monétaire et économique ouest africaine (UEMOA) ont condamné « vigoureusement » les attaques terroristes récurrentes au Burkina Faso, au Niger et au Mali et ont réitéré leur solidarité envers ces pays, au terme de la 21è session ordinaire de l’organisation sous régionale tenue, vendredi et samedi derniers, à Abidjan (Côte d’Ivoire), a constaté l’AMAP.
Au titre de la surveillance multilatérale, les dirigeants de l’Union ont déploré le fait que la crise sécuritaire affecte négativement les performances des États en matière de convergence macroéconomique. A cet effet, ils ont exhorté les États à prendre les mesures nécessaires pour l’atteinte des objectifs fixés par le pacte de convergence à l’horizon 2019. S’agissant spécifiquement du taux de prélèvement communautaire de solidarité, ils dont décidé de le maintenir à 0,80%.
Ils ont aussi noté les avancées des chantiers conduits par les comités dans le cadre du renforcement du processus d’intégration.
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a participé aux travaux présidés par son homologue ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de l’Union.
A l’ouverture le président du Conseil des ministres, Romuald Wadagni et du président Alassane Ouattara, ont fait le point de la situation économique, politique et sécuritaire de l’Union. M. Wadagni a indiqué que l’activité économique est restée dynamique dans l’espace UEMOA, en 2018. « Pour la septième année consécutive, la croissance économique est restée au-delà de la barre de 6,0% en s’affichant à 6,6% en 2018, comme en 2017», a-t-il précisé. Cette performance, selon lui, est notamment liée au renforcement de la production agricole et à la bonne tenue des activités dans tous les secteurs.
En outre, le niveau général des prix a connu une hausse modérée et le taux d’inflation de l’Union est ressorti en moyenne à 0,9% en 2018 contre 1,1% en 2017. « Par ailleurs, des efforts de consolidation budgétaires ont été faits dans tous les États membres amenant le déficit budgétaire base engagements, dons compris, à reculer de 0,3 points de pourcentage, en s’établissant à 4,0% du Produit intérieur brut (PIB ) en 2018″, a indiqué le ministre Wadagni.
« En dépit des efforts, ajoutera-t-il, le défi majeur de l’Union reste la convergence de nos économies au regard du respect des critères retenus dans le cadre du mécanisme de surveillance multilatérale ».
En ce qui concerne le processus d’intégration économique, le président du Conseil des ministres soulignera que les efforts se sont poursuivis en 2018 dans le cadre de la mise en œuvre des grands chantiers concourant à son approfondissement. Ainsi, le taux global de mise en œuvre des réformes se situe à 69% en 2018, contre 62% en 2017.
Pour sa part, le président en exercice de l’UEMOA a affirmé que, depuis la dernière session tenue en juillet 2018, la vie de l’Union a été marquée par des événements majeurs, notamment aux plans politique, sécuritaire et économique. Il s’est ainsi réjoui du bon déroulement des élections législatives au Togo, en Guinée-Bissau et au Bénin.
Au plan sécuritaire, Alassane Ouattara dira que la situation au sein de l’Union demeure préoccupante avec la persistance de crimes et d’actes terroristes perpétrés par des groupes armés. « Par conséquent, l’engagement des États membres à faire face à ces phénomènes sera sans limite », a-t-il laissé entendre. A ce sujet, il a salué la riposte, opérée par les Forces armées nationales, avec l’appui des troupes sous- régionales et de la communauté internationale.
Au plan économique, le président ivoirien a salué les bonnes performances enregistrées par l’UEMOA ces dernières années y compris la croissance économique. Cette résilience, selon lui, résulte de la bonne qualité des politiques conduites par les Etats membres. « Les perspectives sont tout aussi favorables pour les années à venir », s’est-il réjoui.
Entre autres, elle a instruit le Conseil des ministres et la Commission de l’Uemoa de poursuivre les efforts de rationalisation du fonctionnement des organes de l’Union avant la fin de 2019, en vue de dégager des ressources additionnelles pour pouvoir financer les programmes régionaux de développement et de sécurité.
En outre, le sommet a pris acte de la création au niveau de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) d’un Comité de politique macro prudentielle et de l’organisation par la Banque centrale, en novembre 2018, de la première édition de l’inclusion financière dans l’Union.
Il a salué le soutien de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) aux États, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de leurs programmes et projets d’investissement qui s’est traduit par la mise à disposition d’un montant total de 426,8 milliards de Fcfa.
La conférence a également salué la décision du Conseil des ministres sur proposition du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers, d’abaisser de 100 à 10 millions de Fcfa le capital social minimum requis aux entreprises souhaitant faire un appel public à l’épargne sur le marché régional.
Tout en saluant les progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de la monnaie unique de la Cedeao, l’ECO, les chefs d’Etat de gouvernement ont réaffirmé leur engagement politique en faveur de l’approche graduelle pour sa mise en œuvre, en privilégiant un démarrage en 2020, avec les pays qui respectent les critères de convergence.
FM/MD
Source: AMAP