Le patron du groupe SOMAPRESSE éditeur du quotidien L’Indépendant, Saouti Haïdara, figure parmi les » 100 héros de l’information» selon une liste publiée pour la première fois par Reporters sans frontières (RFS).
En prélude à la journée mondiale de la liberté de la presse, samedi 3 mai, l’organisation pionnière dans la défense de cette cause, Reporters Sans Frontières a élaboré et diffusé une liste de » 100 héros » qui contribuent, par leur travail ou leur combat, à promouvoir la liberté prévue à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, celle de »chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
La liste des » 100 héros de l’information » comprend des femmes et des hommes de tous âges (de 25 à 75 ans) de 65 nationalités. Parmi ceux-ci, Saouti Haïdara est l’un des deux journalistes maliens en compagnie de Malick Aliou Maïga, animateur à la radio Adar Koima » la joie de la colline » à Gao, qui honorent le pays.
Nous proposons ci-après la description faite par RSF de notre directeur de publication :
» Les images de Saouti Haïdara sur son lit de douleur, le bras dans le plâtre et le visage tuméfié, ont fait le tour de l’Afrique et déclenché dans les médias maliens une » Journée presse morte « . Le 12 juillet 2012, deux mois après avoir été interpellé par les services de renseignement et interrogé sur ses sources, le directeur du quotidien privé L’Indépendant a été enlevé dans les locaux de son journal, à Bamako, par une dizaine d’individus armés. Roué de coups de gourdins et de crosses de fusil, puis menacé de mort s’il portait plainte, le doyen de la presse malienne, 62 ans, a finalement été conduit à l’hôpital par des confrères. Les violences infligées à ce journaliste respecté témoignent de la grave détérioration de la situation au Mali, jadis parmi les plus respectueux d’Afrique envers la liberté de l’information « .
Comme le souligne RSF, ces « 100 héros » mettent leur idéal « au service du bien commun ». À ce titre, ils ont valeur d’exemple. « La Journée mondiale de la liberté de la presse, dont Reporters sans frontières fut à l’origine, doit être l’occasion de saluer le courage de ces journalistes et blogueurs qui sacrifient chaque jour leur sécurité et parfois leur vie à leur vocation « , déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Cette liste est une reconnaissance et un hommage non seulement pour les 100 personnalités citées, célèbres ou méconnues, mais pour tous les journalistes, professionnels ou non, qui participent chaque jour à éclairer le monde et à rendre compte du réel sous toutes ses formes, indique le communiqué de RSF, paru vendredi 2 mai.
Ainsi, cette liste récompense les hommes de média qui se sont le plus illustrés par leur courage et leur combativité. Il s’agit de journalistes qui ont su braver tous les dangers et surmonter toutes les épreuves dans la quête de l’information.
Maciré DIOP
Présentation de Reporters sans frontières (RSF)
Fondée à Montpellier en 1985 par quatre éminents journalistes (Robert Ménard , Rémy Loury, Jacques Molénat et Emilien Jubineau, Reporters sans Frontières (RSF) est une organisation non gouvernementale reconnue d’utilité publique en France. Elle se fixe comme objectifs la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes.
Dans ses communiqués de presse et publications, RSF se définit ainsi :
» Reporters sans frontières défend les journalistes emprisonnés et la liberté de la presse dans le monde, c’est-à-dire le droit d’informer et d’être informé, conformément à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. L’organisation qui est actuellement dirigée par Christophe Deloire, a également remporté plusieurs prix parmi lesquels le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit décerné par le Parlement européen. RSF a surtout gagné en notoriété en publiant chaque année un rapport sur l’état de la liberté de la presse dans le monde.
source:L’independant