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14è édition de la Journée du paysan : DANS UNE COMMUNION D’ACTIONS

Les échanges entre le monde agricole et le chef de l’Etat ont été fructueux et empreints de respect et de reconnaissances mutuelles

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a donné, vendredi à Kangaba, le premier coup de tracteur de la campagne agricole 2018-2019. C’était à l’occasion de la 14è édition de la Journée du paysan. C’était en présence des ministres de l’Agriculture, Nango Dembélé, de l’Élevage et de la Pêche, Mme Kané Rokia Maguiraga, de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable Mme Kéita Aïda M’Bô. Le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Touré, et le maire de la commune rurale de Kangaba, Sinè Sinayoko, et plusieurs personnalités du monde rural et des structures techniques de développement, les responsables des projets et programmes des départements de tutelle étaient aussi présents.

L’événement avait autant d’importance pour le monde rural que pour l’hôte de marque du jour, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. En effet, la Journée du paysan propose un diagnostic approfondi des préoccupations d’un monde rural secoué par certains maux. Pour ce qui est du président de la République, grâce à des décisions avisées, il pourrait débarrasser le secteur agricole de ses plus grands maux parmi lesquels la problématique d’une «agriculture durable», ébranlée par les effets néfastes de l’exploitation minière. D’où le thème de cette 14è édition: «La responsabilité sociale des exploitants miniers pour une agriculture durable». En effet, les effets néfastes de l’exploitation minière sont nombreux. On peut énumérer, entre autres, la destruction des terres arables, la contamination des sols et des ressources en eau par les produits chimiques, la dégradation des cours d’eau par l’utilisation des dragues, le déplacement et la réduction considérables de la faune, l’utilisation de la main d’œuvre active au détriment de l’agriculture…

700 producteurs venus de toutes les Régions du Mali ont participé aux rencontres préparatoires de la Journée du paysan. Cadre d’échanges directs entre le président et le monde rural dans sa globalité, cet évènement leur a permis, pendant plus d’une 1 heure 30, de débattre des questions essentielles du secteur agricole. Un secteur qui représente 30% des recettes d’exportation et 23% de la balance commerciale, et dont le chef de l’Etat a fait l’une de ses priorités pendant ce quinquennat. Vendredi dernier à Kangaba, entre le monde rural et celui qu’il considère comme «un grand ami», c’était l’expression d’une reconnaissance mutuelle. Le premier reconnait les sacrifices d’un Etat pour lequel l’agriculture est le moteur de l’économie. «La constance dans la tenue de la Journée du paysan sous IBK, le programme 1000 tracteurs, la mise à la disposition de l’Agriculture de 15% du budget national, les subventions des intrants agricoles, démontrent à suffisance les bonnes dispositions du président de la République à l’égard de l’Agriculture», a affirmé Bakary Dembélé, représentant des agriculteurs.

Pour le second (le chef de l’Etat) qui s’est exprimé en bambara, «les efforts consentis par l’Etat à l’endroit de l’agriculture n’ont pas été vains. Les résultats sont là, probants». Invitant les Maliens à s’inspirer de la réussite du secteur agricole, le chef de l’Etat s’est dit reconnaissant des efforts de celui-ci. Se félicitant d’avoir eu l’honneur de lancer toutes les campagnes agricoles de son quinquennat, le chef de l’Etat a congratulé son prédécesseur, Amadou Toumani Touré, pour la paternité de la «Journée du paysan». Il a également salué au passage les efforts consentis par les départements de tutelle qui sont à la base de ces résultats. Ibrahim Boubacar Keïta a particulièrement congratulé la détentrice du portefeuille de l’Elevage et de la Pêche à travers ses structures comme le Laboratoire central vétérinaire (LCV), dont la renommée et la qualité des vaccins sont reconnues sur le plan international. Il s’est félicité du fait que des responsables de pays étrangers lui parlent souvent de la qualité des vaccins produits par cette structure.

Concernant le fleuve Niger, le président de la République a évoqué la responsabilité des Maliens quant à sa conservation. «Nous devons sauver l’essentiel : le fleuve Niger. Je l’ai dit à tous les amis du Mali, le fleuve Niger est en péril. Je le dis aux Maliens, nous ne ménagerons aucun effort pour sa sauvegarde et pour l’agriculture à laquelle nous accordons une place de choix», a affirmé le chef de l’Etat qui déplore le niveau élevé de pollution chimique dû à l’utilisation du cyanure dans les activités d’orpaillage. Au sujet de la pollution chimique du Niger, Mme Sirébara Fatoumata Diallo a mis l’accent sur le bannissement immédiat des dragues au Mali. Représentante des secteurs de la pêche et de la pisciculture lors des échanges avec le chef de l’Etat, elle a décrit une situation caractérisée par une difficile alimentation des poissons d’élevage. Le coût des aliments pour les poissons d’élevage est «hors de portée des pisciculteurs», a déploré Sirébara Fatoumata Diallo qui a souhaité l’installation au Mali d’un centre de production de poissons géniteurs. Pour l’agriculture, le côté inquiétant du tableau est la menace qui pèse sur la culture du maïs, l’interdiction de rouler en moto dans certaines Régions et le foncier agricole. Le représentant du secteur de l’agriculture, Bakary Dembélé, a insisté sur ces difficultés. Selon lui, «la culture du maïs est soumise à un risque d’abandon dû aux nuisibles». Aussi, a-t-il demandé au président de la République plus de moyens pour les chercheurs afin que soit gagné le combat contre les nuisibles du maïs.

Les éleveurs, représentés par Sanoussi Bouya Sylla, requièrent une recherche adaptée aux maladies animales, la criminalisation du vol de bétail, plus de moyens, notamment logistiques, pour les services techniques de l’élevage, une politique nationale fourragère etc. Les femmes, rurales, elles, représentées par Mme Niagaté Goundo Kamissoko, espèrent un meilleur accès aux terres agricoles, plus d’aliments bétail, d’engrais subventionnés et d’emplois pour les jeunes locaux… Quant aux forestiers, ils demandent la préservation des forêts contre les sociétés étrangères qui les détruisent, leur préservation contre les feux de brousse, plus de moyens pour lutter contre la mouche des fruits et la sécurisation de certaines forêts infestées par des bandits. Koudjan Sidibé, porte-parole des forestiers, a également sollicité auprès du président de la République la création d’un centre national pour la préservation des espèces d’arbres. S’agissant des jeunes ruraux, dont le porte-parole était Ibrahim Sidibé, ils sont demandeurs de plus d’emplois, de fonds de garantie pour les jeunes entrepreneurs ruraux.

En réponse, le chef de l’Etat a rassuré le secteur agricole du soutien indéfectible de l’Etat. Le président de l’APCAM, Bakary Togola, a exprimé sa reconnaissance au président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, notamment pour les sacrifices consentis pour le bien du Mali et de tous ses enfants. Il a aussi prôné une cohabitation intelligente entre l’agriculture et l’exploitation minière, en invitant tous les Maliens à s’unir pour l’intérêt du pays. La journée a été agrémentée par les prestations de plusieurs artistes, dont Abdoulaye Diabaté et Mamou Sidibé.

Envoyés spéciaux
Khalifa DIAKITÉ et Oumar DIOP

 

Source: Essor

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