À l’issue de deux journées d’intense labeur consacrée à leurs assises statutaires, les délégués des différentes structures de l’Untm ont unanimement accordé au secrétaire général sortant, YacoubaKatilé, un nouveau mandat de 5 ans. Avec la part belle faite à la jeunesse, la nouvelle équipe qu’il dirigé traduit un réel souci de préparer la relève pendant le nouveau quinquennat.
En attendant, le congrès n’aura pas passé sous le silence les préoccupations revendicatrices sur lesquelles l’Untm a pourtant eu des assurances du côté de l’Etat. Les assises ont ainsi été sanctionnées par une kyrielle de revendications au nombre desquelles figure en bonne place le suivi du protocole d’Accord passé avec le Gouvernent, dont le premier responsable a présidé en présence de la ministre en charge du Travail et de la Fonction publique, Mme Diarra Racky Talla.
L’événement, comme on peut s’en douter, a massivement mobilisé parmi les délégués de structures syndicales de la capitale et de l’intérieur, ainsi que dans les rangs de responsables syndicaux maliens comme HamadounAmion Guindo de la Cstm, et d’ailleurs comme des invités d’Algérie, du Sénégal, de la Tunisie, de l’Organisation Panafricaine et de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Le Secrétaire général de la Première Centrale syndicale du Mali, parlant du congrès, a laissé entendre qu’il intervient sans un contexte où, par-delà les questions de travail, d’emploi, de sécurité et de pouvoir d’achat, le Mali est criblé d’hypothèques diverses, plus ou moins ourdies de l’extérieur et jaillissant des tréfonds de l’obscurantisme, d’ambitions débridées, entre autres. Un constat ayant poussé M. KATILE à engager ses camarades syndicalistes sur la voie d’un plus large ratissage et d’une meilleure orientation de l’action syndicale qu’il juge «triste, bancale, nombriliste, si elle n’intègre pas les préoccupations des masses populaires». Et d’ajouter que l’action syndicale serait d’une cécité sociale, politique, économique si elle ne contribue à un développement national équilibré avec une redistribution équitable du fruit de la croissance entre individus, régions, villes et campagnes. Et le Secrétaire général de l’UNTM de se demander de ce qu’il restera de la majorité bousculée à vivre dans la périphérie en dehors des réalisations communes quand une minorité plonge dans l’opulence mal acquise.
«La lutte solidaire pour un monde de travail meilleur, de progrès, de justice sociale à l’intérieur des frontières des Etats, si différents par la langue, la culture, le niveau technologique et scientifique de développement, est, de façon incontestable, une valeur chargée d’humanisme, de fraternité véritable et d’amitié sincère», a déclamé le patron de l’UNTM.
Ancien syndicaliste, le Premier ministre en a profité pour sa part pour enterrer temporairement la revendication des enseignants en passe de prendre l’année scolaire et universitaire en otage. 7 de leurs 10 points de revendications ont été satisfaites, a-t-il soutenu, ajoutant que pour la prime de logement, celle-ci coûtera à l’Etat 55 milliards F CFA pour 63 000 enseignants dont 55 000 relevant des Collectivités territoriales. Et d’en conclure que le pays n’est pas en mesure de supporter une telle charge, tout en mentionnant la mise en place d’une équipe de travail sur la question dont les conclusions permettront, en juin prochain de faire une offre chiffrée.
Quant à conférence sociale attendue depuis janvier dernier, elle serait reportée à cause de l’abondance de chantiers des réformes politiques et institutionnelles, a indiqué SoumeylouBoubèye Maïga, avant d’appeler les congressistes de l’UNTM à faire preuve de vigilance pour ne pas affaiblir la démocratie républicaine par des revendications face aux forces obscurantistes. «Nul ne doit se sentir si fort pour mettre l’État dans des situations embarrassantes et l’amener à prendre des décisions qu’il ne peut pas assumer», a-t-il martelé.
A noter que par-delà la reconduction de YacoubaKatilé, le nouveau bureau a accueilli une dizaine de jeunes militants promus à la place de membres sortants virés pour certains d’entre eux ou atteint par l’âge de la retraite pour d’autres. D’autres responsables connaissent une ascension au sein de la même équipe. C’est le que des Secrétaires généraux adjoints Karim Diarra du Togola et AbdramaneHinfa Touré précédemment secrétaire administratif, ou encore du Secrétaire administratif du nouveau bureau, Bengaly, secondé par Korotoumou Koné et MassanDiourné.
Quant au cas Kefing Kanté, il a été tranché dans le sens d’une confirmation de sa radiation pendant que la question est pendante devant la justice.
Amidou KEÏTA
Source: Le Témoin