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​Mali : L’acquittement de Bakary Togola, un fiasco juridique (Procureur)

La dernière session spéciale de la Cour d’assises consacrée aux affaires économiques et financières a pris fin ce vendredi, à la Cour d’appel de Bamako. Le procureur général près la Cour d’appel, Idrissa Arizo Maïga a présidé la cérémonie de clôture marquant la fin des travaux en présence des représentants du premier président de la Cour, Aldjoumagate Dicko, du barreau, Me Mah Mahamadou Koné, ainsi que de plusieurs membres de la famille judiciaire.

 

 

Durant près d’un mois (15 novembre au 10 décembre), la Cour a pu fixer sur leur sort une cinquantaine d’accusés dont plus de la moitié comparaissaient non détenus pour des infractions d’atteinte aux biens publics, de faux et usage de faux, d’abus de confiance et de blanchiment d’argent. L’examen des 18 dossiers soumis à l’appréciation des juges a débouché sur deux réclusions criminelles, cinq emprisonnements fermes et de condamnations avec sursis au même nombre.

 

La Cour a aussi prononcé une vingtaine d’acquittements, deux renvois à la prochaine session et 15 contumaces. Au cours de cette session, les amendes prononcées s’élèvent à plus de 639 millions, les remboursements ordonnés s’élèvent à 1,5 milliard de Fcfa et les dommages et intérêts alloués sont estimés à 260 millions de Fcfa.

 

Le procureur général a déploré l’acquittement de Bakary Togola et de ses compagnons. Pour lui, le nombre des acquittements a été grossi par leur mise hors de cause. « C’était l’affaire la plus importante et qui a pris à elle seule sept jours d’audience pour accoucher de ce que tout le monde sait », a-t-il souligné. Se référant à leur relaxation, Arizo Idrissa Maïga a qualifié la session de fiasco judiciaire unique dans les annales des cours d’assises au Mali. Car, poursuit-il, cette session était attendue pour être la session de tous les espoirs, pour donner un signal fort dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière.

 

Le barreau a déclaré que les débats ont été menés avec droiture par la Cour. Il a également trouvé que la session a été riche en couleurs par des rebondissements. Parlant du cas Bakary Togola, Me Mah Mahamadou Koné a tenu à préciser que le barreau a joué sa partition.

 

Quant au premier président de la Cour d’appel de Bamako, il a estimé que la session s’est bien déroulée malgré le contexte marqué par l’insécurité et la pandémie de la Covid-19. Les peines prononcées, selon Aldjoumagate Dicko, traduisent la réponse de la société à la transgression des règles établies.

 

T. CAMARA

Source : L’ESSOR

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