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Heurts devant le Parlement à Kiev: un mort, une centaine de blessés

L’adoption par le Parlement ukrainien d’un projet de loi octroyant une plus grande autonomie aux régions séparatistes prorusses en guerre avec Kiev a tourné lundi à l’affrontement entre policiers et militants d’extrême-droite opposés à cette réforme, faisant un mort et des dizaines de blessés.

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C’est la première fois depuis le soulèvement pro-européen de Maïdan début 2014 qui avait conduit à la chute du président prorusse Viktor Ianoukovitch que la capitale ukrainienne connaît de tels violences.

Les affrontements ont opposé les forces de l’ordre à, notamment, des membres du parti nationaliste et antirusse Svoboda en colère à l’idée de voir les députés accorder une plus grande autonomie à leurs ennemis jurés des territoires de l’Est de l’Ukraine sous contrôle des rebelles séparatistes.

Le président Petro Porochenko devait s’adresser à la nation alors que son gouvernement, le ministre de l’Intérieur Arsen Avakov en tête, accuse le parti Svoboda et ses “bandits” d’être responsables des violences.

Svoboda, qui n’a pas réussi à intégrer le Parlement lors des dernières élections législatives, est un parti d’extrême-droite dont le leader Oleg Tyagnibok s’est fréquemment illustré pour ses excès verbaux contre contre les Russes ou les juifs.

Rassemblés dans la matinée devant le Parlement pour dénoncer un projet “anti-ukrainien” et “pro-Poutine”, plusieurs centaines de manifestants, dont de nombreux nationalistes et de militants de Svoboda, avaient commencé à jeter des grenades fumigènes sur la police qui défendait le bâtiment quand ils ont appris que le texte avait été adopté.

Rapidement, le ton a monté. Et un engin explosif lancé depuis la foule est ensuite tombé devant l’entrée principale du Parlement, faisant de nombreux blessés, essentiellement des membres de forces de l’ordre mais aussi plusieurs journalistes, a constaté un journaliste de l’AFP.

Un membre de la Garde nationale a succombé à un éclat dans le coeur selon Natalia Stativko, la porte-parole du ministre de l’Intérieur. “Nous ne pouvons pas encore dire quel genre d’éclat c’était, il y a eu différents engins explosifs”, a-t-elle précisé à l’AFP.

Le ministre de l’Intérieur Arsen Avakov avait dans un premier indiqué sur son compte Twitter que le soldat avait reçu une “blessure par balle dans le coeur” avant de publier un message évoquant “un éclat, pas une balle”.

Selon la police de Kiev, jusqu’à 100 personnes ont été blessées, dont plusieurs gravement. Dans un bilan séparé, les autorités municipales ont indiqué que les secours avaient identifié 56 blessés, soit 54 policiers et deux journalistes.

“Trente personnes ont été arrêtées, il y aura d’autres arrestations. Le lanceur de grenade a été attrapé” en possession d’autres grenades, a ajouté M. Avakov, précisant qu’il s’agissait d’un militant du parti Svoboda, combattant dans un bataillon paramilitaire dans l’est de l’Ukraine.

“Un crime a été commis sous la bannière du parti Svoboda”, a dénoncé le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, réclamant la prison à vie contre le coupable.

Le parquet de Kiev a pour sa part annoncé dans un communiqué l’ouverture d’une enquête pour “meurtre, violences, troubles massifs et violations de l’ordre public”.

– Projet de réforme controversé –

Un journaliste de l’AFP sur les lieux a compté au moins 20 blessés, dont 19 en uniforme de la police ou de la Garde nationale. D’abord allongés à même le sol, certains dans des flaques de sang, les blessés dont plusieurs étaient inconscients ont ensuite été portés à bout de bras vers des ambulances.

Faute de place, plusieurs blessés ont dû être transportés vers les hôpitaux dans des voitures de police, parfois même dans le coffre a constaté une journaliste de l’AFP.

Les violences avaient éclaté peu après l’adoption en première lecture d’une réforme donnant plus d’autonomie à l’Est séparatiste.

Un total de 265 députés, pour un minimum requis de 226, ont voté en faveur de ce projet lors d’une séance houleuse au cours de laquelle des députés opposés à cette réforme ont bloqué l’accès à la tribune parlementaire aux cris de “Honte!”.

L’adoption de ce projet de réforme avait été exigée par les alliés occidentaux de l’Ukraine, qui y voient un moyen d’apaiser le conflit armé ayant fait plus de 6.800 morts en seize mois.

Beaucoup en Ukraine ont toutefois dénoncé cette réforme comme une tentative de légaliser de facto le contrôle par les rebelles d’une partie de l’est industriel du pays. Le projet de réforme octroie davantage de pouvoirs aux conseils des élus régionaux et locaux, notamment ceux situés dans la zone actuellement sous contrôle rebelle. Le projet de loi autorise notamment l’organisation d’une “police populaire”.

Mais contrairement aux attentes des séparatistes, il ne confirme pas définitivement le statut de semi-autonomie des territoires sous leur contrôle. Selon le texte, ce statut doit être déterminé par une loi séparée et seulement pour une durée de trois ans.

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