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Ukraine : 4 choses à savoir sur Wagner, le groupe de mercenaires russes à la chasse de Zelensky

Selon la presse britannique, plusieurs centaines de mercenaires auraient été déployés en Ukraine, avec pour mission d’exécuter le président Zelensky. Ultra-violent, Wagner opère déjà sur plusieurs zones de conflit où le Kremlin cherche à étendre son influence. Moscou n’a jamais reconnu officiellement son existence.

On les surnomme « les chiens de guerre de Moscou », ou encore « l’armée secrète de Vladimir Poutine ». Selon les informations du « Times », environ 400 mercenaires du groupe paramilitaire Wagner auraient été envoyés à Kiev avec pour mission d’exécuter le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son gouvernement. Ils auraient été mandatés par Moscou, le groupe Wagner étant soupçonné d’être un outil de politique étrangère du Kremlin. De quoi s’agit-il, qui finance ces mercenaires, et pourquoi leurs pratiques sont-elles dénoncées par plusieurs organisations non gouvernementales ?

1. Un groupe paramilitaire fondé en 2013

Le groupe Wagner est un groupe paramilitaire privé, fondé en 2013 par un ancien lieutenant-colonel des forces spéciales des renseignements militaires russes, Dmitri Outkine. Ce dernier, qui avait choisi « Wagner » comme pseudonyme de guerre en référence au compositeur favori d’Hitler, a d’ailleurs donné son nom au groupe paramilitaire.

L’existence du groupe Wagner a été révélée en 2015 par un ancien policier de Saint-Pétersbourg, Denis Korotkov. Devenu journaliste, il travaille désormais pour le média d’opposition au Kremlin « Novaya Gazeta » et a longuement enquêté sur Wagner. Selon ses informations, le groupe serait formé de 2.500 à 5.000 mercenaires, et financé par le milliardaire russe et puissant homme d’affaires Evgueni Prigojine .

Propriétaire de restaurants de luxe, il est également connu pour être le traiteur du Kremlin. Une position qui lui a permis de se rapprocher de Vladimir Poutine. Evgueni Prigojine est également soupçonné d’être à la tête de « l’Internet research agency », soit l’usine à trolls qui aurait influencé sur les réseaux sociaux l’élection présidentielle américaine de 2016.

2. Le Kremlin dément son existence

Officiellement, le groupe Wagner n’existe pas. La société n’est enregistrée nulle part. Vladimir Poutine n’a jamais reconnu travailler avec Wagner, et va jusqu’à nier son existence. « Ce groupe Wagner n’existe pas » et « les sociétés militaires privées sont interdites en Russie », a-t-il assuré. Il a également démenti, en 2016, les informations de Denis Korotkov, selon lesquelles la Russie mettait ses casernes militaires à disposition pour faciliter l’entraînement d’une armée privée.

Plusieurs indices trahissent toutefois des liens entre Wagner et le Kremlin. L’homme à l’origine de ce groupe, Dmitri Outkine, a par exemple été décoré en 2016 de l’ordre du Courage, de la main de Vladimir Poutine lui-même. Surtout, le groupe Wagner semble être déployé de manière presque systématique dans toutes les zones de conflit où la Russie cherche à étendre son influence.

2. Il est présent sur plusieurs zones de conflit

Ce n’est pas la première fois que des mercenaires du groupe Wagner sont déployés en Ukraine. En 2014, ils ont notamment combattu dans le Donbass aux côtés des séparatistes prorusses.

Leur présence a également été relevée en Syrie en appui des troupes de Bachar al-Assad. En 2016, l’Etat syrien a signé un contrat avec une société russe afin de garder le contrôle de champs pétroliers et gaziers. Nommée Evro Polis, cette société privée, également dirigée par Evgueni Prigojine, est en réalité directement liée à Wagner. C’est à ce motif que le ministère français de l’Economie a procédé au gel de ses avoirs, en décembre dernier.

Evro Polis « sert de façade au groupe Wagner en Syrie. Elle a signé un certain nombre de contrats avec le régime syrien, par l’intermédiaire de l’entreprise publique General Petroleum, en vertu desquels elle reçoit 25 % des recettes générées par la production de pétrole et de gaz des champs conquis par le groupe Wagner », peut-on lire dans la décision du ministère.

Après que des citoyens russes ont été tués en Syrie lors d’un raid aérien américain, en 2018, Moscou a réfuté toute implication de ses soldats mais a reconnu que « de nombreux compatriotes » sont présents en Syrie.

La présence de Wagner a également été relevée en Centrafrique, aux côtés du président Touadéra. Selon le discours officiel, des instructeurs russes avaient été déployés à partir de 2018 pour former l’armée nationale. En 2019, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a néanmoins évoqué la présence en Centrafrique « de supplétifs qui agissent sous l’autorité d’un monsieur qui s’appelle M. Prigojine », avant de nommer « la force Wagner ».

L’accord signé entre Wagner et le ministère de la Défense malien , à l’automne 2021, a par ailleurs pesé en la faveur du retrait des troupes françaises au Mali, les Occidentaux estimant que leur engagement sur place n’était pas compatible avec la présence de quelque 900 mercenaires russes « connus pour leurs exactions », selon les mots employés par l’Elysée.

4. Accusé de faire preuve d’une extrême violence

Le groupe Wagner est accusé par plusieurs ONG d’être responsable d’actes de tortures, d’exécutions et de viols dans ces zones de conflit, notamment contre des civils. En juillet 2018, trois journalistes d’opposition russes qui s’étaient rendus en Centrafrique pour tenter d’enquêter sur le groupe Wagner sont morts sur place, dans des conditions qui n’ont pas encore été officiellement élucidées.

Une première plainte contre ces paramilitaires a été déposée en Russie en mars 2021 par trois ONG, dont la Fédération des droits humains. Elles accusaient les mercenaires de Wagner d’avoir torturé, décapité puis brûlé un déserteur de l’armée syrienne, en 2017. Cette plainte a été rendue possible par une vidéo à laquelle a eu accès « Novaia Gazeta ». Cela a permis d’identifier les bourreaux russes, et de retracer leurs liens avec le groupe Wagner.

Pauline Verge

Source: lesechos

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