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Transition politique : «Ces Russes» dirigent le Mali

Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? De quoi sont-ils capables ?
Militaires, ministres, hommes politiques, idéologues, diplomates, journalistes, politologues, géostratèges, géopolitologues, constitutionnalistes… Ils ont en commun d’être formés en Russie. Ils parlent russe et militent dans une association d’anciens étudiants de Russie. Profitant de l’influence russe en Afrique, ils ont tissé leur toile en gagnant le cœur de leurs compatriotes par des dénonciations du système oppresseur de l’Occident et annoncent même une rupture brutale avec les anciennes métropoles, dont la politique sur le continent est basée sur le pillage de ses ressources naturelles. Veulent-ils prendre leur revanche sur l’histoire ? Pourront-ils renverser la tendance avec le président russe Vladimir Poutine pour l’avènement de nouvel ordre mondial ? Décryptage.

À l’affût depuis longtemps, les diplômes de Russie, héritière de l’ex-URSS, ont profité de la percée russe en Afrique pour émerger sur la scène politique. Considérés à tort ou à raison d’être détenteurs de diplômés de moindre importance par les concitoyens formés dans les universités occidentales, ils sont en train de déconstruire la fausse image qui les collait depuis des années. Ils sont adulés, aimés, applaudis en raison de leurs prises de position contre la politique néocoloniale de l’Occident, décriée par la jeunesse africaine depuis quelques années dont le souci est de sortir des serres des anciens maîtres pour une indépendance totale du continent.


Au Mali, ils ont le vent en poupe. Ils ont été révélés au grand public à la faveur de la rectification de la transition, intervenue avec l’arrivée du colonel Assimi Goïta à la tête de la transition en mai 2021 et la nomination de Choguel Kokalla Maïga à la primature en juin de la même année. Ils ont su capter l’âme des Maliens avec la politique de diversification de partenaire. Ils viennent de toutes les couches socio- professionnelles. Ils sont militaires, ministres, hommes politiques, idéologues, diplomates, journalistes, politologues, géostratèges, géopolitologues, constitutionnalistes… Ils ont en commun d’être formés en Russie. Ils parlent russe et militent dans une association d’anciens étudiants de Russie. Profitant de l’influence russe en Afrique, ils ont tissé leur toile en gagnant le cœur de leurs compatriotes en dénonçant le système oppresseur de l’Occident et annonçant même une rupture brutale avec les anciennes métropoles, dont la politique sur le continent est basée sur le pillage de ses ressources.

Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? De quoi sont-ils capables ?
«La charité bien ordonnée commence par soi-même», dit un proverbe. Dr Choguel Kokalla Maïga. Nommé Premier ministre, en juin 2021, par le colonel Assimi Goïta après avoir mis à la touche Bah N’Daw et Moctar Ouane, respectivement président de la transition et Premier ministre, président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), Choguel Kokalla Maïga est de formation «rouge». Il fréquente de 1977 à 1988 l’Université d’État de Biélorussie (en ex-URSS) et l’Institut des télécommunications de Moscou. Ses études sont couronnées par le diplôme d’ingénieur des télécommunications avec mention ‘‘Excellent’’ et les félicitations du jury.
Le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens combattants. Appelé «l’homme de Moscou» par la presse occidentale, il est l’une des pièces maîtresses du rapprochement entre la Russie et le Mali. Même s’il n’est pas diplômé de ce pays, il est «rouge» pour avoir été formé en Chine ainsi que son bref séjour en Russie. Bénéficiant d’un stage de formation en Russie au moment du coup d’État d’août 2020, il a tiré profit de ses bonnes relations dans le pays de Poutine pour remettre sur pied l’armée malienne mise en pièces détachées par des démocrates apatrides.
Et cela en complicité avec le général Harouné Samaké, alors ambassadeur du Mali en Russie. Nommé il y a quelques mois chef d’état- major de l’armée de terre, cet officier a joué sa partition dans l’acquisition d’équipements militaires.
De Allaye Bocoum et Jeamille Bittar. Ils ont hommes politiques. Le premier préside la Convention pour le Mali (CPM). Il est chargé de mission à la primature. Il est pharmacien. Il décrocha, en 1993, un master of science (équivalent du doctorat de l’École de médecine et de pharmacie du Mali) à l’Institut international de pharmacie de Pyatigorsk dans le Caucase Russe. Il est également titulaire d’un diplôme d’enseignement de la langue russe pour le niveau secondaire général et d’un diplôme programmateur informatique avec mention «excellent», en 1992.


Il est des grands soutiens de la rectification par sa participation aux débats sur les plateaux de télévision. Un des grands mobilisateurs du meeting de soutien du 14 janvier 2021 à la transition qui venait d’être sanctionnée par la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest.
Le second Jeamille Bittar, il est diplômé de Master’s of Sciences en Ingénierie de l’Université d’État de Kharkov en URSS. Un diplôme obtenu le 12 février 1992. Il est le président du parti Mouvement Citoyen pour l’alternance, le travail et la transparence (MC-ATT). Animateur de la vie politique, il participe aux débats et conseille les autorités de la transition.
Dr Adama Diabaté, spécialiste en géopolitique. Il a été formé en Ukraine au temps de l’ex-URSS. Il décrypte l’actualité et met en exergue la puissance de la Russie de Poutine. Il magnifie la coopération entre le Mali et la Russie.
Il est évident qu’ils ont bénéficié d’une situation favorable, l’influence de la Russie en Afrique, mais la lutte contre l’autre impérialiste sera longue. Aujourd’hui, ils sont parvenus à réintégrer le Mali dans le giron russe pour donner une nouvelle impulsion aux relations entre les pays. Mais pour combien de temps ?
Yoro SOW

Inter De Bamako

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