On a l’impression que quelqu’un met des bâtons dans les roues de ceux qui ont déposé leurs candidatures pour être pris comme nouveaux membres du Conseil national de transition (CNT). Malgré le dépôt des candidatures pour la sélection, les autorités n’ont pas bougé d’un iota pour choisir les nouveaux conseillers. En clair, il s’agit d’une difficile mise en œuvre de la nouvelle Charte de la transition.
Le 21 février 2022, le président de la transition a convoqué en session extraordinaire le CNT pour l’adoption du projet de loi portant révision de la Charte de la transition. Ce projet a été adopté avec enthousiasme à 120 pour, 0 contre et 0 abstention. Mais la gestion actuelle de la transition est loin de refléter la nouvelle orientation.
Plusieurs mois après la modification de la Charte, aucun changement ne s’est réalisé. Il y a notamment l’augmentation du nombre de membres de l’institution, la suppression du nombre de membres du gouvernement limité à 25.
Avec le temps, on se demande si cette révision n’était pas faite dans l’unique but d’adapter la durée de la transition aux recommandations des Assises nationales de la refondation. L’augmentation du nombre de membres du CNT a été décidée et les conseillers devraient passer de 127 à 147. La suppression du nombre de membres du gouvernement limité à 25 n’a abouti à aucun remembrement de l’exécutif.
Les membres de l’organe législatif de la transition ont acté la révision de la Charte de la transition. Avec cette révision, les autorités de la transition ne sont pas dans l’illégalité après le 27 février, date à laquelle les élections devraient se tenir pour un retour à la normale. La durée de la transition a été conforme aux recommandations des Assises nationales de la refondation.
Dans le projet de loi validé, les autorités ont indiqué que malgré la volonté claire et affichée des plus hautes autorités de la Transition de tenir l’élection à date conformément au délai acté dans le Plan d’Action du Gouvernement (PAG) adopté, la durée de la Transition se révèle intenable au regard des réformes indispensables initialement retenues et confirmées par les recommandations des Assises nationales de la Refondation (ANR).
D’où la nécessité de réviser la Charte de la Transition sur le fondement des dispositions de l’article 21 pour procéder aux ajustements nécessaires et permettre ainsi sa mise en œuvre efficiente et l’atteinte des objectifs de la Transition. L’adoption de ce projet de loi a permis également la suppression du poste de Vice-président pour réduire le train de vie de l’État et autorisé le ministre chargé de la défense et celui chargé de la sécurité de recouvrer et d’exercer la plénitude de leurs attributions traditionnelles.
Nouhoum DICKO
Source : L’Alerte