L’élection présidentielle malienne, premier et deuxième tour en février 2024. Le président élu pourrait ainsi prêter serment le 26 mars, une date symbolique, qui marque l’avènement du multipartisme au Mali. Mais avant, les élections législatives auront lieu en octobre 2023 pour le premier tour, et en novembre 2023 pour le second, tandis que les conseillers des collectivités territoriales seront élus en juin 2023.
Cependant le coup d’envoi des consultations électorales sera donné par le referendum constitutionnel en mars 2023. Dans ce nouveau chronogramme décliné par le gouvernement et présenté aux partis politiques, ce mardi 28 juin, on constate que pour sortir de la Transition en moins de 24 mois, le compteur affiche la vitesse ‘’V’’, au point que certains expriment des craintes quant au bon arrivage, l’orage pouvant être fort et les wagons trop chargés.
Trois consultations électorales (référendaire, des conseillers de collectivités territoriales et des députés) en une année, et la présidentielle en début de l’année suivante, c’est un pari que les autorités de la transition se proposent de gagner malgré le doute exprimé par certains partis politiques, lors de la rencontre entre l’ensemble de la classe politique et des ministres du gouvernement (le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Col. Abdoulaye Maïga, le ministre de la Refondation Ikassa Maïga, et la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Reformes politiques et institutionnelles, Fatoumata Sékou Dicko), ce mardi.
Certains disent leur option pour que seule la présidentielle soit organisée par les autorités de la transition, en laissant le soin au nouveau président d’organiser les élections locales et les législatives. Si pour Baber Gano, secrétaire général du RPM, ce projet n’est pas réaliste, parce que trop chargé, pour Me Kassoum Tapo, ancien ministre, Président du Mouvement pour la Refondation du Mali (MORENA), « ce chronogramme qui est soumis à la réflexion des partis politique est réaliste », sous réserve des amendements que ces partis apporteront.
Ce chronogramme qui devrait être débattu en conseil des ministres ce mercredi 29 juin, est tout comme un parchemin devant être présenté aux chefs d’Etat des pays de la CEDEAO pour obtenir la levée des sanctions qui éprouvent le Mali. Y aura t-il une évolution dans la prise de position de certains chefs d’Etat de la CEDEAO restés jusque là inflexibles, comme Mohamed Bazoum du Niger ? Le gouvernement du Mali met dans la balance, le décret limitant la transition à 24 mois, le vote de la loi électorale et le chronogramme ci-joints au dossier soumis à la CEDEAO. Ces pièces suffiront-elles au président Mohamed Bazoum, pour lever le pied de la CEDEAO sur le cou du Mali ?
B. Daou