Sans nul doute, l’acquittement des pivots du coup d’État de 2012 par l’arrêt rendu le 15 mars 2021 par la cour d’Assises de Bamako continue de faire jaser. Intellectuels comme illettrés, d’aucuns demeurent persuadés que la décision de l’instance judiciaire en charge de trancher les dossiers criminels encourage « l’impunité » dans le pays. Après l’opposition d’Amina Soumaré, une des victimes des évènements de 2012 suivie de celle du porte-parole du collectif des 21 bérets rouges tués lors desdits évènement, l’exemple frappant reste cette sortie de l’artiste Tiken Jah Fakoly. Dans une vidéo qui nous est parvenue, l’artiste panafricaniste a exprimé le sentiment qu’il a reçu suite au jugement de la junte qui, le 22 mars 2012, a renversé le régime du défunt Président Amadou Toumani Touré (ATT). L’évènement au cours duquel, 21 bérets rouges ont été tués. Malgré tout ce qui se dit au sujet de cette nation par les uns et les autres, le Mali censé être un État de droit et de justice reste, malheureusement, une nation où tous les problèmes peuvent facilement être arrangés. En tout cas, la star du reggae le dénonce sans hésitation aucune : « Le Mali, c’est le pays de toutes les possibilités hein, ils (les acquittés) savent très bien qu’ils ne devraient pas être libérés si c’était un autre pays ».
Se fiant aux dires de l’artiste, Amadou Aya Sanogo et coaccusés ne devraient donc pas bénéficier de ce pardon national. Cela, pour la simple raison que les meurtres enregistrés lors de l’évènement ne doivent pas restés « impunis ». « On ne devrait pas leur accorder ce pardon, parce que des gens ont été tués. Cet acquittement ne symbolise pas un bon exemple pour le pays », a-t-il évoqué. Et de s’appesantir sur cet axe : « Nombreux sont ces africains qui certifient que les pays occidentaux nous ont dépassé. Mais c’est parce qu’il y a la justice en Europe et dans les autres continents ».Chez ces occidentaux, ajoute-t-il, il n’y a pas de différence entre les riches et les pauvres. Tout le monde est jugé conformément à la loi. Ce coup d’État de 2012 a, enchaine-t-il, non seulement mis le Mali dans une situation difficile, mais l’évènement a également engendré la mort de plusieurs citoyens maliens. Alors, déplore-t-il, dire que cette même affaire termine ainsi m’amène à exprimer que le Mali est un pays de toutes les possibilités.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali