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Tensions entre Wagner et Poutine : Quel sera le sort du Mali ?

On ne l’a jamais confirmé ! On ne pourra jamais la confirmer, la présence de Wagner au Mali. Cette présence pour tous les esprits aiguisés a été rendu possible grâce à la bonne coopération entre notre pays et la Fédération de Russie de Poutine sous le label : « des instructeurs russes pour renforcer les capacités de nos Fama ». Aujourd’hui, la Guerre Ukraine Russe a pris une autre tournure, où les troupes de Wagner ont retourné leurs armes contre la Russie. Même si un semblable de compromis a été trouvé entre les deux parties, va-t-on continuer à collaborer avec l’ennemi de notre ami ou vice-versa ? 

Coup de massue ! plutôt, « un coup de poignard dans le dos », selon le Président Vladimir Poutine. Le revirement spectaculaire survenu dans la guerre opposant la Russie à l’Ukraine. Ce, au regard de la nouvelle posture du groupe paramilitaire Wagner, entré en rébellion contre le commandement de l’armée russe, samedi.

La nouvelle a alléché toutes les attentions, suscité des commentaires dans les medias et accentué des réactions sur les réseaux sociaux. Celle relative à l’action des combattants de Wagner et leur chef Evguéni Prigojine d’annexer la ville de Rostov dans le sud de la Russie, QG des forces russes pour les opérations en Ukraine. Mais aussi d’engager une mutinerie qui n’a été étouffée que grâce à la médiation du Président Biolorusse, Alexandre Loukachenko en fin de la journée du samedi.

Rébellion de Prigojine ou stratégie de Poutine ?

Le fait est apparu tellement inédit aux yeux de certains, qu’ils parlent d’une nouvelle stratégie du Président Vladmir Poutine en complicité avec le patron du groupe Wagner pour intégrer le système de guerre-ukrainien et ses alliés de l’OTAN. Cela, en vue de mieux reprendre du poil de la bête la victoire. C’est pourquoi on estime qu’à ce stade du conflit ukrainien, il serait très difficile pour lui de perdre son bras armé, le plus coriace dans cette guerre, à savoir Wagner.

Cependant, au regard du ton utilisé des deux côtés, on peut affirmer, sans risque de se tromper que la tension est montée d’un cran entre  Poutine et Prigojine. L’hypothèse de stratégie est à écarter de revers de main.

C’est clair, le patron de Wagner , Evguéni Prigojine est entré en rébellion samedi contre Poutine et jure d’aller « jusqu’au bout » pour abattre le commandement militaire russe, qu’il accuse d’avoir bombardé et tué ses hommes dans la région de Voronej, dans un message audio sur Telegram. Ce qui laisse à penser qu’il pourrait tenter de prendre le contrôle d’autres grandes villes russes. N’eut été l’intervention rapide du voisin Biélorusse pour prier Prigojine à faire entrer ses hommes dans leur base et de regagner leur initiale position.

Sans quoi, le chef de Wagner avait tenu sous sa coupe le quartier général de l’armée russe à Rostov, centre névralgique des opérations en Ukraine, et contrôler plusieurs sites militaires, après avoir fait franchir la frontière russe à ses hommes, jusqu’ici postés en Ukraine. Il avait même dit clairement que «la guerre civile a officiellement commencé », avant d’appeler les Russes à le rejoindre. « Le comité des commandements du groupe Wagner a décidé que ceux qui ont la responsabilité militaire du pays doivent être stoppés », avait lancé le patron de Wagner fort de la combattivité de ses 25.000 guerriers.

« Nous sommes 25.000 et nous allons déterminer pourquoi le chaos règne dans le pays (…) Nos réserves stratégiques, ce sont toute l’armée et tout le pays », a poursuivi Evguéni Prigojine dans un message audio, disant vouloir « mettre fin au désordre ».

En réponse, le Président Vladimir Poutine a dénoncé dans une allocution la « menace mortelle » et le risque de « guerre civile » que fait peser sur la Russie Evguéni Prigojine, sans jamais le nommer, tout en promettant de « punir » les « traîtres » qui le défient.

L’homme fort de la Russie a compris qu’il s’agit en réalité d’un « coup de poignard » dans le dos de son pays et de son peuple . Et de poursuivre en ces termes : « ce à quoi nous faisons face, ce n’est rien d’autre qu’une trahison. Une trahison provoquée par les ambitions démesurées et les intérêts personnels » de Prigojine, a-t-il dénoncé, tout en mettant en branle la machine de la justice contre les auteurs de cette « mutinerie ». Mais finalement, c’est celle de la diplomatie qui a payé. Pour la simple raison, qu’en fin de la journée du samedi, Prigojine a appelé ses hommes à regagner leur base et promis de retourner à leurs anciennes positions. Et ce, à la suite de son entretien avec le Président Biolorusse Alexandre Loukachenko.

Un coup dur pour le Mali !

Cette situation de division entre le groupe paramilitaire Wagner et les autorités militaires russes tombe au très mauvais moment pour le Mali et le Burkina Faso. Deux pays qui se sont engagés dans leur lutte contre les groupes jihadistes, à nouer de coopération rigide avec les forces armées russes. On affirme même que cette coopération est sous-traitée avec le groupe paramilitaire Wagner contre espèces sonnantes et exploitations de sites miniers.

Particulièrement pour le Mali , engagé à retirer de son territoire la mission onusienne (MINUSMA), l’espoir était fondé de laisser le terrain libre aux seuls partenaires russes aux côtés des FAMa. Avec cette nouvelle donne, où les forces de défense de Poutine ont été réduites et cassées de Wagner dans la guerre contre l’Ukraine, pouvait-on encore espérer sur une coopération solide en termes d’appui en logistiques et en hommes (dénommés comme des formateurs) ? De même, sur un front stratégique et d’importance capitale, telle la guerre en Ukraine, si ces deux forces sont opposées, pouvaient-elles cohabiter sous nos cieux ?

Même si les autorités de la Transition n’ont pas encore officiellement réagit par rapport à ce revirement de Wagner contre le régime de Poutine, il leur revient de réfléchir d’ores et déjà sur les nouvelles dispositions à prendre dans la lutte contre les groupes jihadistes qui évoluent ces derniers temps vers le sahel occidental, à savoir les localités des régions de Kayes et de Koulikoro. La première disposition à prendre serait de compter sur nos propres capacités de réaction et la deuxième, explorer d’autres horizons, car notre partenaire stratégique, la Russie, est plongé désormais entre deux feux : l’OTAN et Wagner.

Moustapha Diawara

Source :  Le Sursaut

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