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SOUVERAINETÉ ET RÉFÉRENDUM : La ‘’guerre’’ de Kidal aura-t-elle lieu ?

La tenue ou non du référendum constitutionnel à Kidal, fief des groupes armés de la CMA, est source de polémique. Pour la simple raison que, les groupes armés du nord ont fait barrage à la consultation dans la ville stratégique de Kidal et sa région. Les anciens mouvements rebelles signataires d’une paix fragile avec Bamako ont refusé d’y permettre l’acheminement du matériel électoral pour une consultation sur un projet où ils disent ne pas retrouver l’accord qu’ils ont signé en 2015.

Alors qu’on est toujours dans l’attente des résultats du référendum de dimanche dernier, qu’une polémique est apparue sur le déroulement du vote à Kidal. Selon la Mission d’observation des élections au Mali, qui a déployé plus de 3.000 observateurs de la société civile, il n’y a pas eu de vote dans la région de Kidal. Une information confirmée par la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali, un autre organisme d’observation.

Le bureau de Kidal de l’autorité en charge des élections, l’AIGE, affirme-lui aussi que le référendum ne s’est pas tenu dans cette région. Pourtant, le président de l’AIGE au niveau national, Moustapha Cissé, assure le contraire. Kidal, reste un enjeu majeur de souveraineté et un motif d’irritation pour le pouvoir de Bamako car il demeure le fief de groupes armés qui ont combattu l’Etat central avant de signer avec lui un fragile accord de paix en 2015.

« La guerre est inévitable ». La déclaration du premier secrétaire parlementaire du Conseil national de la transition, Amadou Albert Maïga, à travers une vidéo qui avait circulé en boucle le mois de février dernier, est loin d’être anodine. Le haut responsable du CNT, n’y est pas allé par quatre chemins pour annoncer cette confrontation qui, selon lui ne peut plus être évitée.

Morceaux choisis d’un discours qui pourrait bien avoir d’autres véritables auteurs, encore cachés : « Nous allons marcher, s’il le faut, sur ces groupes armés rebelles. (…) Nous avons aujourd’hui une armée équipée et puissante qui peut frapper à la vitesse de la lumière (…) Nous allons faire cette guerre pour libérer notre pays du joug du colonialisme, du terrorisme et de la rébellion.»

Kidal occupe une place spéciale dans la géographie et les consciences sahéliennes. Ancien poste militaire français du début du XXème siècle, cette mosaïque à angles droits de rues et de bâtiments plats posée sur la poussière du désert est une étape cruciale entre le Mali à l’Algérie, à plus de 1.500 km et de 24 heures de route de la capitale Bamako, à des centaines de km des autres grandes villes du nord, Gao et Tombouctou.

Kidal est l’un des théâtres de la confrontation politique et, à plusieurs reprises, armée, entre les groupes touareg et l’Etat central. Mais l’insoumission de Kidal, enjeu majeur de souveraineté, reste un motif d’irritation à Bamako, qui voudrait faire entendre que Kidal aussi, c’est le Mali. Kidal est un abcès de fixation des tensions entre Bamako et Paris. Pour certains, tel Choguel Kokalla Maïga, chef du gouvernement, la France y a créé une enclave d’où le terrorisme s’est propagé au reste du pays en permettant aux seuls indépendantistes de la reprendre en 2013 et en empêchant l’armée malienne d’y entrer.

Un gouverneur représentant l’Etat est certes présent. Mais pas de police ni de justice nationale. A Kidal, « les groupes armés jouent un rôle plus important dans l’administration » que l’Etat, disait un groupe d’experts de l’ONU en août 2022.

La réunion des chefs militaires la semaine dernière autour du président de la Transition n’est-elle pas un signe annonciateur de cette guerre. Surtout que les autorités de la transition viennent d’essuyer leur premier affront avec les responsables de la CMA par le non tenu du scrutin référendum dans cette ville.

En plus malgré la présence du gouverneur de la région, qui semble selon les observateurs être présent dans la ville juste pour la forme. Car à ce jour la ville de Kidal, est jusque-là une citadelle interdite à l’administration malienne. Après plusieurs années de combats et de négociations, de voltefaces et de rendez-vous manqués, la ville de Kidal, va peut-être enfin changer de statut et d’autorité ? Car à ce jour le colonel Assimi Goita et on entourage ne veulent plus d’une Kidal rebelle.

Source : Le Point

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