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SOTRAMA : La guerre des jetons et autres petites coupures

Les transports en commun sont utilisés par bon nombre de citadins pour vaquer à leurs occupations. Sur les trajets, les usagers sont en constantes bisbilles avec les conducteurs à propos du transport et des monnaies à restituer.

La démographie de Bamako a crû de façon exponentielle ces dernières années. La majeure partie de la population se déplace grâce aux transports en commun, notamment les « Sotrama ».

Ces moyens de transport fixent les tarifs selon les destinations. Compris entre 150 F CFA et 400 F CFA, la question de monnaie divise passagers et conducteurs. En effet, si les apprentis pensent que les usagers doivent être munis de jetons, ces derniers, en revanche, estiment que ce sont les premiers qui se doivent d’avoir des pièces à retourner aux clients. Il n’est pas rare de voir des altercations à ce propos tourner aux insultes et se terminer au corps à corps.

Aucun axe de la capitale n’échappe à ce phénomène avec un accent particulier sur les quartiers périphériques.

Selon un apprenti évoluant sur l’axe Vox- Samaya les clients font sciemment d’emprunter la « Sotrama » avec des billets de 1 000, 2000 ou 5000 F CFA pour une course de 150 F CFA. « Ils nous insultent, mères et pères, à cause de 25 F CFA. Nous éprouvons d’énormes difficultés pour les pièces de 25 F CFA, ce qui crée trop de problèmes », explique-t-il.

S. Traoré, apprenti de l’axe Rail Da- Kabala, précise : « les usagers ne témoignent aucun respect envers nous. Ils pensent que nous sommes tous des drogués ou des délinquants. Je ne comprends pas pourquoi ils nous donnent des billets pour des sommes de 150 F CFA ou 200 F CFA ».

M. Touré de l’axe Yirimadio- Rail Da, pour sa part, s’inquiète du refus des jetons dits usés de 25 ou 50 F CFA. « Certains usagers nous jettent des monnaies tellement limées que plus rien n’y figure comme écriture », regrette-t-il.

Pour les clients, les apprentis ne sont pas du tout respectueux. A en croire Ayouba Sidibé, ce sont des drogués, des délinquants qui exercent ce métier de nos jours. « Ils sont toujours sous l’effet des stupéfiants et ne savent que manquer de respect aux clients. Ce qui me frappe beaucoup, ce sont les manques de pièces de 25 F CFA qu’on ne trouve jamais avec des apprentis », ajoute M. Touré.

Abou Kamara

Source: Mali Tribune

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