Le cœur a ses raisons que la raison ignore » écrivait Blaise Pascal. Ce proverbe semble aujourd’hui résonner plus fort que jamais en Guinée, au terme d’un feuilleton émotionnel, à la fois intime et public, qui a tenu en haleine les fans de musique et les défenseurs des droits humains à travers toute l’Afrique de l’Ouest.
Bamada.net-Le 2 avril 2025, un message poignant publié sur la page Facebook officielle de la célèbre chanteuse Djely Kaba Bintou Kouyaté a secoué l’univers artistique guinéen. Sans jamais nommer directement son ex-mari et confrère musical, Mohamed Kamissoko dit Azaya, elle évoquait des violences répétées, dénonçant à demi-mot l’impunité et le silence complice entourant ces actes dans la sphère publique.
« Pervers narcissique, trop c’est trop ! »
« Je ne veux plus être impliquée dans cette souffrance et ce jugement complice. »
« J’ai compris que je dois apprendre à marcher seule. Je suis une femme forte et je ne me laisserai plus faire. »
Ces mots forts, nourris d’une douleur contenue, ont suscité une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux, du soutien inconditionnel de nombreux fans, à l’indignation, jusqu’à l’appel à l’action d’activistes engagés contre les violences basées sur le genre.
Une société guinéenne ébranlée, des institutions qui réagissent
Dans un rare élan d’écoute, le Ministère guinéen de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables est sorti de son silence dès les jours qui ont suivi. Dans un communiqué officiel, il a réaffirmé son engagement indéfectible à lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes, tout en promettant d’accompagner les victimes et de garantir justice.
« Le cas de l’artiste Djely Kaba Bintou Kouyaté, massivement relayé sur les réseaux sociaux, est une autre triste illustration de la persistance de ces violences. »
Cet acte politique, bien qu’essentiel, semblait encore insuffisant pour réparer les blessures. Mais c’était sans compter sur une nouvelle initiative qui allait bouleverser le cours des événements…
Une médiation culturelle pour une réconciliation nationale
Le 7 avril 2025, le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat de Guinée, sous la houlette de M. Moussa Moïse Sylla, a surpris tout le pays en organisant une rencontre de réconciliation entre Azaya et Djely Kaba Bintou.
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Agissant au nom de Son Excellence le Général Mamadi Doumbouya, Président de la République, le Ministre a orchestré une médiation courageuse et profondément humaine. Le symbole est fort : réunir deux figures emblématiques de la culture guinéenne, au-delà des différends, dans un élan de paix, de pardon, et de reconstruction collective.
« C’est un moment fort, chargé d’émotion et porteur d’espoir », a déclaré le Ministre Sylla devant une assemblée émue.
Sous les regards de personnalités du monde artistique, telles que le mythique Sékouba Kandia Kouyaté, les deux artistes ont échangé poignées de mains et accolades, visiblement apaisés et déterminés à tourner la page. Ce moment de réconciliation publique a suscité un immense soulagement et une vague de messages positifs sur les réseaux sociaux.
Quand la culture devient un levier de cohésion nationale
Cette médiation dépasse le cadre du simple « buzz » ou de la scène artistique. Elle illustre la puissance de la culture comme outil de paix, de réconciliation et d’éducation sociale. En ramenant à la table du dialogue deux artistes autrefois liés par l’amour et la musique, le gouvernement guinéen donne l’exemple d’une gouvernance sensible aux douleurs sociales, attentive à la dignité des femmes, et consciente du rôle de l’art dans la construction nationale.
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Il est important de rappeler que ce genre d’initiatives devraient être multipliées à l’échelle continentale. Car au-delà des projecteurs et des feux des studios, les artistes sont aussi des humains, parfois vulnérables, souvent exemplaires.
Un message fort pour l’Afrique et les défenseurs des droits humains
Sur la plateforme « Défendre le Mali, Je suis Malien », de nombreux internautes maliens ont salué cette démarche venue de Guinée, appelant à plus de solidarité panafricaine autour des violences conjugales, mais aussi à la valorisation de la médiation culturelle comme outil de justice restaurative.
La rédaction de Bamada.net s’associe à cet élan, non pas pour banaliser les blessures passées, mais pour reconnaître la force du pardon, la nécessité du dialogue, et le pouvoir de l’art pour guérir les cœurs brisés.
Un avenir musical et humain à réinventer
Aujourd’hui, les fans attendent avec espoir une possible collaboration artistique entre Azaya et Djely Kaba Bintou. L’union de leurs voix, empreinte de sincérité, pourrait bien devenir un hymne à la résilience, à l’amour retrouvé, et au respect mutuel.
Bamada.net leur souhaite une paix durable dans le cœur, une réussite dans leurs carrières respectives, et pourquoi pas, un retour mélodieux ensemble sur scène. Car si la douleur est réelle, le pardon est une musique que les cœurs savent toujours reconnaître.
À travers cette réconciliation, c’est toute une jeunesse africaine qui reçoit un message clair : la célébrité n’excuse pas la violence, mais la grandeur d’âme peut toujours ouvrir la voie à la paix.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net