Malgré la présence d’une soixantaine de délégations, 35 chefs d’Etat et de Gouvernement, on ne pouvait s’empêcher de remarquer certains absents dont le voisin Alassane Dramane Ouattara (ADO), Patrice Talon du Bénin, Paul Biya du Cameroun. Et un grand ami du Mali qui s’est illustré depuis longtemps par une offensive diplomatique hors pair, le Roi Mohammed VI du Maroc était absent.
Qu’est-ce qui peut bien expliquer son absence au moment où le Royaume chérifien va signer son retour au sein de l’Union africaine, et alors qu’en fin janvier se tiendra le prochain sommet de l’Organisation continentale, qui plus est pour désigner le futur président de la Commission de l’Union africaine ? Selon nos sources crédibles ayant requis l’anonymat, le Roi du Maroc aurait été retenu par son agenda interne, marqué entre autres, par des consultations pour la composition d’un gouvernement. Depuis sa désignation comme chef de gouvernement en Octobre dernier, l’islamiste Benkirane, n’arrive pas à constituer un attelage gouvernemental. Au-delà de cette question cruciale, le Parlement n’arrive pas à mettre en place ses structures. Ces questions pourraient expliquer l’absence du Roi Mohammed VI est un ami du Mali.
Les cas du Gambien Yahia Jammeh et du Soudanais Oumar El Béchir peuvent se comprendre, quand on sait que le premier s’est rendu indésirable dans le concert des Nations, en refusant de se plier à la volonté du peuple gambien ; le second est sous l’épée de Damoclès, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Béchir n’aurait pas été invité, car le Mali est un partisan et aussi un bénéficiaire de la justice internationale. Par ailleurs la présence à Bamako et en vedette de l’élu du peuple gambien, Adama Barrow, est un signe fort sur la déconsidération dont fait l’objet Yahia Jammeh. La présence au Sommet de Bamako, du Congolais Denis Sassou-Nguesso et du Gabonais Ali Bongo, sont à mettre certainement au compte d’une activité diplomatique positive du Mali. On peut croire également qu’ils s’acquittent d’une dette vis-à-vis du Président malien Ibrahim Boubacar Kéita, qui n’a pas hésité à les honorer de sa présence à leur investiture après des élections controversées.
- Daou