Une situation préoccupante d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, selon le ministre-commissaire Kassoum Dénon, se profile à l’horizon au Mali. À la date d’aujourd’hui, 3 584 390 personnes ont besoin d’assistance alimentaire. 648 330 citoyens ont besoin d’appuis alimentaires urgents.
Il a fait cette déclaration, ce vendredi 27 décembre 2019, à l’Hôtel Salam de Bamako à l’occasion de la réunion de partage des résultats provisoires du Cadre harmonisé d’analyse et d’utilisation des zones à risque et populations vulnérables. C’était en présence de la ministre de l’élevage et de la pêche, Mme Kane Rokiatou Maguiraga.
A la date d’aujourd’hui, selon le ministre-commissaire à la Sécurité alimentaire, 3 584 390 personnes ont besoin d’assistance alimentaire et d’actions de résilience. « Parmi elles, 648 330 personnes ont besoin d’appuis alimentaires urgents », souligne Kassoum Dénon. Il alerte que si aucune action d’atténuation n’est entreprise, à la période soudure, entre juin et août 2020, le nombre de personnes ayant besoin d’assistance alimentaire ou d’actions de résilience passera à 4 895 547 personnes soit 23,84% de la population du pays. Les personnes ayant besoin d’appuis alimentaires urgentes augmenteront pour atteindre 1 117 000, précise-t-il.
Trois (3) cercles à savoir Gourma Rharous, Bourem et Ménaka sont actuellement en situation en crise. Quinze autres sont en phase sous pression contre 31 et le district de Bamako en phase minimale. D’octobre à décembre 2019, les régions de Mopti (221 215 personnes) et de Gao (128 882 personnes) viennent en tête des populations les plus affectés nécessitant une action immédiate pour sauver leurs vies et protéger leurs moyens d’existence. De juin à août 2020, correspondant à la période de soudure, ce nombre pourrait connaître une augmentation. Ainsi, à Mopti 456 459 personnes seront dans le besoin urgent contre 189 860 dans la région de Gao.
A en croire le ministre-commissaire le gouvernement à travers le Commissariat à la Sécurité alimentaire a déjà entrepris l’élaboration d’un plan de réponse à la hauteur des défis de l’heure pour faire face à cette situation préoccupante d’insécurité alimentaire et nutritionnelle qui se profile à l’horizon. Kassoum Dénon annonce plusieurs grandes mesures comme l’augmentation du stock national de sécurité (SNS) à 50 000 tonnes contre 35 000 tonnes habituellement, l’acquisition de 22 000 tonnes de riz et 16 000 tonnes d’aliments bétail sous forme de prêt de la BID à travers son mode de financement de l’IFTC. « Ce riz fera l’objet de ventes commerciales par l’OPAM et l’aliment bétail servira d’assistance aux pasteurs à un prix subventionné à 50% », ajoute-t-il. Toujours, selon lui, « une opération inédite de vente promotion de 5037 tonnes de riz japonais offert à notre pays par la dynamique coopération nipponne dans le cadre du KR 17 permettra de faire baisser considérablement le prix consommateur du riz sur les différents marchés du pays ». Il affirme que la distribution de 1 200 tonnes de riz japonais est prévu dans quelques jours dans les zones en situation délicate dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou.
Pour le ministre-commissaire à la Sécurité alimentaire, l’apport des partenaires techniques et financiers et des organismes sont aussi fortement attendus pour apporter une réponse adéquate et coordonnée à cette situation.
Selon le Coordinateur du Système d’alerte précoce (SAP), Mamy Coulibaly, les causes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle sont entre autres la persistance et l’extension de l’insécurité civile au centre et nord du Mali, les dégâts plus ou moins importants des inondations. Pour une réponse immédiate, l’équipe d’élaboration de l’étude a formulé plusieurs recommandations comme faciliter l’accès des humanitaires aux zones d’insécurité, créer les conditions pour la pérennisation de l’enquête nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle sur l’ensemble du territoire national, améliorer la disponibilité et l’accès en aliment de bétail dans le Sahel occidental en déficit fourrager.