Le dialogue politique voulu par le président Macky Sall après sa réélection l’an dernier est dans sa dernière ligne droite. Les travaux avaient pris du retard à cause de la pandémie de coronavirus. Parmi les sujets qui restaient à aborder : celui du statut du chef de l’opposition. Il a été discuté jeudi 3 septembre.
Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac
C’est une « Arlésienne de la politique sénégalaise » souligne l’éditorialiste politique Babacar Justin Ndiaye, qui peut être selon lui « une avancée pour la démocratie », avec un meilleur équilibre des forces politiques, ou au contraire « un levier de manipulation pour le président ».
Un statut officiel pour le chef de l’opposition, cela veut dire une reconnaissance, un accès privilégié au chef de l’État, ou encore des moyens (dotation financière, véhicule, par exemple). Ce statut particulier existe dans plusieurs pays du continent, au Mali ou en Guinée, notamment.
Au Sénégal, la question du critère pour désigner le leader officiel de l’opposition a été soulevée. Devrait-t-il s’agir du chef du parti d’opposition ayant le plus de sièges à l’Assemblée, autrement dit Abdoulaye Wade du PDS ? C’est la position du parti Pastef, d’Ousmane Sonko. Ou alors cet « opposant en chef » devrait-il être le candidat arrivé deuxième à la dernière présidentielle, donc Idrissa Seck ? C’est l’option retenue par les représentants de la majorité au dialogue. Ceux de l’opposition, eux, n’ont pas adopté de « position précise ».
La décision sur le mode de désignation reviendra au bout du compte au président Macky Sall. Ce vendredi 4 septembre, la question du statut de l’opposition devrait être au cœur des discussions.