Au Sénégal, la justice a du fil à retorde. En effet, à Thiès, une région située à quelques kilomètres de la capitale, la Maison d’arrêt et de correction a du mal à respecter les droits des détenus.
Pour cause, un sérieux problème de logistique qui persiste depuis fort longtemps. Conséquence : des détenus sont conduits au tribunal à pied, menottes aux poignets.
Pas de véhicule, pas d’audience
Les retombées du problème de logistique au niveau de la prison de Thiès sont assez lourdes. Alors que la plupart des audiences démarrent à 11 heures, beaucoup de dossiers sont renvoyés parce que les détenus ne sont pas extraits, pour défaut de véhicule.
C’est ce qu’indiquent nos confrères de Jotaay, qui font état de la consternation des parents des détenus. «Je suis venu assister au procès de mon frère, mais je n’ai pas pu le voir. Maintenant, je suis dans l’obligation de retourner chez moi pour ne revenir que lorsque le procès sera reprogrammé», informe Alassane Djigo venu de Matam, à près de 7 heures de route de Thiès.
La même source a interrogé une source pénitentiaire, qui informe que les extractions se font grâce aux véhicules de la police mais que ceux-ci ne sont pas toujours disponibles. «L’exemple patent, c’est la semaine dernière, lors de la grève des étudiants.
La police avait réquisitionné tous ses véhicules, du coup on n’a pas pu faire d’extraction, et durant toute cette journée, il n’y a pas eu d’audience». La source pénitentiaire déplore cette situation, d’autant plus que « certains détenus sont parfois obligés de marcher du tribunal à la police avec les menottes aux poignets. Ce qui ne respecte pas les normes et la dignité des détenus».
Un problème de logistique qui perdure
A l’intérieur du pays, les prisons connaissent un véritable problème de logistique. C’est ce qu’avait décrié le directeur exécutif d’Amnesty International, Seydi Gassama en 2017.
Dans une interview télé, il faisait savoir qu’à Kédougou, dans le Sud-est du pays, les détenus étaient acheminés au tribunal à bord de transports publics et menottés.
Au moment de l’interview, Seydi Gassama faisait savoir que ce problème durait depuis bientôt trois ans.
Afrikmag